Le Pont Van Gogh

Voir ici les photos de notre randonnée à Arles.

Après 2 jours de pluie on aurait cru que ce matin il y aurait du monde ! C’est vrai qu’il y avait hier une sortie à Béziers (sans pluie !) et nombreux sont ceux qui aspirent à la grasse matinée.
Nous nous garons au bout du quartier de la Roquette pour remonter le bd G. Clémenceau que l’on quitte pour rejoindre l’avenue des Alyscamps par la rue E. Fassin.
Maintenant tout droit !… Un peu moins de bruit, pas de circulation, on peut papoter bien tranquillement.
Enfin le Pont Van Gogh ! Du nom de l’employé chargé de le garder et de le manipuler, le « pont de Langlois » a acquis une renommée mondiale grâce aux représentations qu’en a faites Van Gogh à la fin du XIXe siècle. Le pont que l’on voit aujourd’hui, sur le canal d’Arles à Bouc, n’est pourtant pas celui peint par l’artiste. Il n’est pas non plus à son emplacement initial.  Les progrès des techniques, l’évolution de l’urbanisme et les aléas de la guerre ont fait que le pont que nous voyons n’est  qu’un exemplaire identique, autrefois installé à Fos. Cependant, la volonté d’évoquer le peintre, aussi bien que de restituer une technique ancienne, ont replacé l’ouvrage dans son intégrité fonctionnelle, et dans un cadre paysager proche de celui vu par Van Gogh. Des bus de touristes du monde entier viennent effectivement stationner à proximité du  pont mais… aujourd’hui nous sommes les seuls à en profiter.
C’est un peu normal : si le soleil est bien sorti, il fait très froid. Aussi on ne s’attarde pas trop. On reprend à sens inverse en suivant le Canal de navigation d’Arles à Bouc. Quelques péniches ont construit des « cottages » bien fleuris sur les bordures. A un moment on se croirait même sur le fleuve Mékong avec des habitations flottantes.
On retrouve la voie ferrée pour traverser l’autoroute (pas d’autres ponts on est bien obligés).
C’est le jardin de la Tour Luma qui nous invite à une flânerie. Ce parc est construit sur le site industriel des Ateliers de la Cie PLM à l’emplacement d’une partie de la nécropole antique des Alyscamps. Pour construire ces ateliers l’aplanissement du sol a dû s’effectuer à la dynamite avant qu’une dalle de béton recouvre une surface de 41800 m²  pour faciliter l’implantation des bâtiments et la circulation des locomotives (1844).
C’est le paysagiste Bas Smets qui, aujourd’hui, a été chargé de transformer ce béton en un parc luxuriant. Pour ne pas détruire les vestiges archéologiques toujours présents sous la dalle en béton, il y dépose un sol fertile et transforme l’horizontalité du site en une nouvelle topographie, comme s’il avait été sculpté par les vents hivernaux du mistral venu du nord-ouest. Au fil du temps, ces vents forts créent un paysage semblable à celui d’une dune. Cette asymétrie fournit de l’ombre pendant les mois d’été, tout en offrant une protection contre les vents violents des mois d’hiver. De plus, Bas Smets tire son inspiration des paysages uniques qui entourent Arles – la Camargue, la Crau et les Alpilles -, et utilise leurs différentes logiques et stratégies pour ramener la végétation sur le site. Des arbres, des arbustes, des herbes et des couvre-sols y sont introduits à cette nouvelle topographie, créant un nouveau paysage sur le site. Plus de cinq cents nouveaux arbres de différentes tailles et espèces sont ainsi été plantés au Parc des Ateliers. Il s’agit d’espèces issues de la région méditerranéenne, notamment des tilleuls argentés (Tilia tomentosa), des chênes lièges (Quercus suber), des érables de Montpellier (Acer monspessulanum) et des cèdres de l’Atlas (Cedrus atlantica).
On fait le tour de l’étang, afin que la croissance de la végétation soit rendue possible, un système de circulation d’eau durable puise sa source dans le Canal de Craponne, construit entre la Durance et le Rhône au XVIᵉ siècle pour favoriser l’agriculture, et situé à proximité du parc. Le large étang sert à la fois de réservoir d’eau pour l’irrigation et de dispositif de refroidissement pendant les chaudes journées d’été. L’étang, ainsi que la nouvelle topographie et sa végétation, produisent un microclimat, transformant efficacement le désert de béton en un parc public foisonnant…
Maintenant nous sortons du site pour mener nos pas vers le jardin public des Lices. Pause gourmande (Vraiment délicieuses tes pâtes d’abricot Sylvia !).
Le retour s’effectue en passant devant la Mairie, le Musée Arlatan avant de rejoindre la fameuse rue de la Roquette un peu moins animée aujourd’hui que dans les chaudes journées de l’été.
Cotation : DJA1 – 8.5 km – 32 m de dénivelé.