Dolmen du Tonnerre

Voir ici les photos de notre randonnée à Rochegude/Tharaux.

Ce matin toute la panoplie est sortie : bonnets, gants, vestes fourrées ! On ne devrait pas payer cher pour qu’on nous remplace !… Et pourtant.
Après le trajet en voiture  avec une impression de « bout du monde », nous arrivons dans un pays qui dévoile de magnifiques panoramas.
Les premier pas, à l’ombre, au bord de la Cèze demandent encouragements… Mais ne sommes-nous pas enchanté de ce village complètement accroché à la montagne qui s’étire au fil d’une colline ?
A droite, la forêt, à gauche des champs… gelés.
Nous arrivons ainsi au pied du  village de Tharaux. On monte, on monte…  Tharaux est un joli village médiéval où le temps s’arrête. En effet, au dessus du glacis horizontal de la plaine cultivée et du lit de la rivière le village se détache, minéral, à mi-pente, sis dans le manteau végétal des collines arrondies qui descendent du plateau de Méjannes-le-Clap en une alternance de combes et de serres boisées. La situation actuelle du village, au bout d’un cul de sac, à l’écart des routes fréquentées, en fait un site préservé.
Après cette jolie visite on redescend vers le cimetière pour prendre une sente qui monte doucement vers le Serre des Brus. On aurait eu le choix pour remonter dans ces collines qui descendent de Méjannes-le-Clap, mais cette combe nous enchante ! Hormis de nombreuses grottes qui nous intriguent nous avons l’impression de marcher avec des sabots. La terre et les feuilles sous nos pas sont gelées. Chemins d’hiver certes mais la mousse, les chênes, le buis, les cades, tous s’entendent parfaitement pour nous attirer joyeusement dans leurs filets.
On commence a se réchauffer. On croise quelques vététistes, des chasseurs et l’on papote avec les uns et les autres, tous heureux de se trouver là et savourer ce beau soleil qui réchauffe toutes les épaules.
Au Serre des Brus on rencontre la piste de la Combe des puces que l’on avait prise il y a une dizaine d’années avec Néné.
Plus haut on croise la voie Antonine qui reliait Alba-la-romaine dans l’Ardèche à Barjac, plus loin on découvre ce qui devait nous interpeller, le dolmen du Tonnerre. Il s’agit d’un dolmen couvert situé sur un tertre de 10 de diamètre environ. On en fait le tour, oui, l’ouverture est bien située au sud-ouest.
Quelques minutes plus tard on se pause pour notre déjeuner face à un panorama grandiose qui nous remémore de bien belles balades : le mont bouquet, le château d’allègre et le bouc bien copain avec Marithé, les ponts moutonniers d’Euzet, les aiguières, et tant d’autres fantastiques balades concoctées par Néné !  Plus loin : Alès, Salindres, St Ambroix…  Cette fois-ci on se déshabille tout à fait : nous voici en Tshirt pour la première fois de l’année. On ne se rhabillera pas jusqu’à la fin de la rando.
Au Serre de Vaumale on prend un joli chemin étroit qui nous entraîne à la Grotte des Camisards… pas celle d’Euzet, non une autre ! Une autre que nous avait aussi fait connaître Néné lors d’une belle balade (c’était en février 2012… Ca ne nous rajeunit pas !).
Les garçons sont complètement ébahis ! La grande salle est immense. C’est une cavité reculée dans les bois, qu’émerge cette excavation des plus impressionnantes : environ 30 mètres de large sur 40 mètres de profondeur pour une hauteur de 10 ou 12 mètres au fond de la grotte. C’est dans ce même trou, hostile et humide, quoique vaste, que s’est tenue, le 30 août 1700, une assemblée clandestine protestante, ou plutôt de « nouveaux catholiques ou nouveaux convertis », précise l’historien cévenol Pierre Rolland qui dépouille systématiquement tout ce qui traite de la résistance et de la répression huguenote entre 1660 et 1760. On suppose qu’elle avait une autre cavité pour que les camisards puissent s’échapper en  cas de danger. Nous cherchons mais nous ne la trouvons pas.
On reprend donc notre cheminement : un joli sentier d’interprétation qui nous conduit à une capitelle et à une jolie vue sur Tharaux, quelques passages glissants par endroits car le gel persiste à l’ombre.
De jolis chemins en jolis chemins un arrive à Rochegude que l’on prend, aussi, de visiter. On monte jusqu’aux ruines du château ancienne demeure des Barjac-Rochegude dont on découvre ce qui a sûrement été le donjon mais aussi une impressionnante vue sur la vallée de la Cèze.  Nous profitons aussi des ruelles qui serpentent sous des arches dans un labyrinthe de pierres. Ce bourg castral et chargé d’histoire a su garder sa structure architecturale qui vient du moyen-âge où l’on a plaisir à se perdre….
C’est ici que s’achève cette balade qui nous a raconté tant et tant de belles histoires…
Cotation : JB3 – 13.5 km – 425 m de dénivelé.