Voir ici les photos de notre randonnée à La Bastide d’Engras.
C’est de loin que nous apercevons le lieu de départ de notre randonnée. En effet, le château de La Bastide-d’Engras, est visible de loin, car il est perché sur une ligne de crête qui domine la vallée de la Tave.
Nous faisons le tour de ce magnifique village et nous nous intéressons à ce château. On le contourne. Sa construction et celle de ses remparts est datée de 1300. Il a sans doute succédé à un premier fort. Il appartenait à l’évêque d’Uzès. Plus tard, en 1505, il a été reconstruit par Jacques de la Fare. En partie démoli par les Huguenots, il a été remis en état en 1596. D’autres travaux ont été entrepris dans la seconde moitié du 18ème siècle et, bien plus tard, à la fin du 19ème siècle. Le bâtiment a changé plusieurs fois de propriétaires et aujourd’hui il est affublé, sur sa partie nord d’un… ascenseur !
Dans le village toutes les maisons sont harmonieuses et on se demande qui a pu imposer cet équilibre architectural qui lui donne ce charme. Même les plaques donnant le nom des rues sont jolies. On aurait souhaité visiter deux tableaux dans l’église St Jean mais bien sûr l’église est fermée, on se console avec le Beffroi, l’horloge et son campanile en fer forgé.
Maintenant on descend vers la Tave qui s’en va tranquillement vers la Cèze où elle se jette, juste avant que celle-ci ne rencontre le Rhône. Un premier joli pont en pierre nous interpelle mais on file assez vite sur ces bucoliques sentiers qui bordent cette rivière pour rejoindre St Laurent la Vernède.
Avec un fort du XVe siècle au coeur du village constitué de remparts avec 4 tours rondes, d’un portail en décrochement, de ruelles étroites avec leurs maisons et d’un clocher roman de 32 m de haut surmonté d’un campanile en fer forgé, le village semble endormi. On déambule tranquillement : il ne semble pas y avoir âme qui vive, à moins qu’en ce dimanche matin tout le monde fasse la grasse matinée, sauf un chien qui s’impose en guide. Sur la place du village avec 55 platanes centenaires, le lavoir est couvert et est alimenté par un réservoir creusé en partie dans le rocher. L’évacuation de l’eau se fait dans les jardins potagers tout proches.
On jette un coup d’œil encore sur les constructions, avant de rejoindre le sentier d’interprétation des carrières d’ocre. Il s’agit d’une exploitation de courte durée (1931/1960). Arginel pure colorée par un oxyde de fer, l’ocre servait à la fabrication des pigments colorant les enduits utilisés dans la construction. Le procédé nécessitait l’extraction de la matière première, le lavage des sables, le passage dans un bain de décantation et la calcination des poudres d’ocre afin de les rendre utilisables. On se promène dans ces falaises d’ocres bien recouvertes par la végétation et on rejoint les vestiges industriels, les tables de lecture qui permettent de comprendre l’intérêt géologique et patrimonial de ce lieu insolite. Un vrai bijou !
Après cette visite qui a retenu toute notre attention on reprend notre allure, d’autant qu’on traverse un sentier entre des vignes bien ventées ! D’ailleurs le Mont Ventoux nous fait un clin d’œil. C’est vrai qu’il fait beau, moins froid que ces derniers jours et, si le vent souffle moins fort qu’à Beaucaire, par moment il nous bouscule un peu.
De la Maisonnette nous sommes à nouveau à l’abri dans cette piste qui part tout droit, sauf qu’on la quitte pour s’enfoncer dans une jolie forêt où il nous faudra travers à gué des ruisseaux avant de remonter vers le dolmen de Bel Air que nous trouvons facilement.
Nous nous installons à proximité pour notre pause repas. Le soleil est éclatant, on est à l’abri du vent bien installés sur nos rochers. Marie-Claire a fait un thé délicieux qu’elle nous propose avec du nougat de Montélimar ! Douceurs lorsque tu nous tiens…
On repart sur de larges pistes au pas de charge : elles sont jolies, tranquilles, et par ci, par là du sable reposent nos chevilles… L’Amendier, Rastel avant de redescendre vers la Tave pour un autre joli pont en pierre.
On devrait remonter la route jusqu’à la Bastide d’Engras, mais on choisit une variante plus rapide : on y arrivera ! C’est du sport !
Cette raide montée nous amène direct à la chapelle de St Jean d’Orgerolles. Celle-ci a été construite à la fin du XIe siècle et au début du XIIe siècle et appartenait sans doute à l’ordre du Temple. Au XVIe siècle un clocher de 20 m de haut, une tour et deux chapelles latérales sont ajoutées. Située sur le passage des Huguenots, la chapelle contrôlait le chemin d’Alès lors des guerres de religion. La restauration de la chapelle a commencé à la fin des années 70, les chapelles latérales et la tour ont cependant disparu. Nous sommes intrigués par le cimetière abandonné qui jouxte la chapelle…
On visite, on prend le temps d’admirer également la vallée de la Tave de ce promontoire : les rives de cette rivière sont bordées de vestiges de ponts, de lavoirs, de moulins et de filatures jusqu’à son débouché dans la vallée du Rhône.
Revenus à la voiture on décide de faire un détour par le mystérieux monastère de Solan dont une communauté a entrepris de vivre de la terre. Les sœurs de Solan ont mis en valeur ce domaine et s’efforcent par leur travail d’assurer leur autosuffisance alimentaire et de transformer les fruits pour la vente.
Une fois de plus, une belle journée, de belles découvertes… Vivement la prochaine rando !
Cotation : JB3 – 16 km – 300 m dénivelé.