Au fil de l’eau

Voir ici les photos de notre randonnée à Noves

Nous filons vers Noves, le village de Laure, la muse de Pétrarque.
Une fois le minibus garé nous nous dirigeons plein nord, à travers lotissement pour prendre la rue du Moulin des Filles… Jean-Christophe se sent un peu esseulé !
On trouve très facilement l’espace à travers une haie de cyprès pour atteindre une voie verte toute fraîche. On est tenté de prendre un petit sentier qui longe le Canal de la Malautière, mais on fait demi-tour, ce n’est pas là qu’il faut le prendre, ni d’ailleurs dans la cour des Services Techniques de la ville ! Monique aurait dû nous guider !
Nous voici dans un pré où nous pouvons trouver le sentier qui court le long du Canal de la Malautière, sous les arbres dans une ambiance très bucolique. Nous y trouvons des canards (et non ce ne sont pas des cygnes ! ) et nous constatons que de l’autre côté du cours d’eau il y a des falaises à pic.
On arrive à un endroit très verdoyant où un pont vert nous invite  à aller faire un aller/retour pour admirer la chapelle Notre-Dame de Pitié. Celle-ci est installée ou a été établi les premiers habitants novais. C’est en effet sur ce Puech, que se sont installés des Cavares vers 600 ans avant Jésus-Christ. Ces tribus celtes avaient coutume de s’établir sur les rives des fleuves qui limitaient leurs territoires. Il en a été ainsi sur les bords de la Durance, limite sud d’un territoire comprenant une grande partie du Vaucluse et l’ouest de la Drôme. Ce lieu est appelé aujourd’hui « Le Pieu ». Le Puech était à l’évidence un point stratégique de surveillance du passage de la Durance vers les territoires occupés par les Ligures au sud.
C’était un simple ermitage de moines observantins qui s’était installé ici plus tard. Cette chapelle contigüe à l’ermitage a été construite en 1630 et agrandie en 1722 en exécution d’un vœu fait par les habitants de Noves lors de la peste du Grand St Antoine.  Chaque 1er samedi de septembre a toujours lieu un pèlerinage rappelant ce vœu. On découvre la grande croix-calvaire sur cippe ornée d’un Christ  qui semble être la dernière station d’un chemin de croix que nous apercevons. Il y a aussi des escaliers qui semblent aboutir à une sorte de théâtre de verdure et, si on revient à Noves, on essaiera d’aborder la chapelle de ce côté car il semble qu’elle est construite sur une butte rocheuse.
Nous revenons sur nos pas pour retraverser le pont vert et prenons tout droit en direction du lit de la Durance.
Il fait un temps splendide, le soleil brille, on a une petite brise rafraîchissante et les chemins sont bien ombragés; les genêts nous offrent leurs doux parfums.
On poursuit dans un dédale de chemins bien séduisants avant d’arriver à un croisement. Mais où devons nous aller ?
Pas de panique, après un instant de doute on fonce dans un chemin qui nous ramène pas très loin d’où nous venons mais… Traversons, entrons dans les fourrés de genêts.
Y aurait-il un sentier ?
Mais oui bien sûr !
L’emprunter est un enchantement. On tombe sur un lac. Plus spécialement on déambule maintenant en bordure du lac des Iscles bien connu des pêcheurs. Ce matin, pas un seul pêcheur à l’horizon. On peut donc en profiter : le lac n’est que pour nous !  Les oiseaux nous font la fête et… les nénuphars nous offrent leurs plus belles fleurs ! Quel spectacle…
Nous plongeons dans les bassins des nymphéas de Claude Monet !
On a même droit à un saut acrobatique d’une énorme carpe.
Vous imaginez bien qu’on traîne les pieds !
En sortant du lac nous rejoignons une nouvelle partie ombragée et nous traversons le Grand Aiguillon assez tempétueux à ce point précis.
On continue en direction de Noves à travers quelques jolis chemins toujours bien ombragés jusqu’au pont des Dindes, avant d’arpenter la partie urbanisée qui nous fait passer au pied   du château.
Nous décidons d’aller admirer l’église de Noves en passant, d’abord sous la porte de l’Agel,  devant la Bibliothèque Municipale où nous trouvons une plaque nous informant que Laure s’est mariée dans ce lieu qui était une ancienne chapelle, devant de magnifiques hôtels particuliers, passons sous l’Horloge, mais nous ne traversons pas les remparts pour nous rendre à l’église St Baudile.
Nous admirons cette église typique de l’art roman Provençal. Sa construction par les évêques d’Avignon débute au XIIème siècle sur les fondations d’un ancien temple Romain et d’un édifice du Xème siècle.
Il est temps maintenant de s’en retourner non sans évoquer une fois encore la « Belle Laure » l’amoureuse dont Pétrarque s’était épris en l’apercevant à l’église Ste-Claire d’Avignon. Cet amour platonique a inspiré le génie lyrique de Pétrarque qui a composé le Canzionere comportant 366 poèmes (263 durant la vie de Laure et 103 après sa mort). La muse de Pétrarque est morte à Avignon en 1348 de la peste après avoir donné 11 enfants à son mari. Laure était aussi l’aïeule du fameux Marquis de Sade…
Qui aurait pensé qu’une petite randonnée sans prétentions nous amènerait à faire toutes ces découvertes !…
Cotation : JB2 – 9 km – 64 m dénivelé.