Voir ici les photos de notre randonnée à St Paulet de Caisson.
Voir ici les photos de Marie-Jeanne.
Nous sommes sur le parking de la Chartreuse de Valbonne, sous un ciel d’un bleu très pur et nous respirons à plein poumons l’air frais apporté par des arbres centenaires !
On monte vers la croix de Sablé, sur le chemin on a des panoramas sur la Chartreuse. On papote, on est en forme et les sentiers sont jolis.
A la croix de Sablé on ne va pas vers Salazac, ce joli petit village entre ciel et terre nous avait charmé lorsque Néné nous y avait amené, nous continuons vers St-Paulet-deCaisson. On descend par un sentier bien escarpé mais la promesse est tenue : nous sommes à l’ombre.
Au niveau de St-Paulet nous traversons beaucoup de vignes. Le ciel bleu est toujours là, le soleil aussi mais pour notre grand plaisir nous bénéficions d’une petite brise légère qui nous ravit pour traverser cette zone ensoleillée.
On entre à nouveau dans la forêt où très vite on remarque des arbres immenses et nous nous posons quelques questions sur sa particularité car à 250 m d’altitude, en pleine zone méditerranéenne, nous sommes étonnés de rencontrer des hêtres, essence montagnarde par excellence.
La forêt de Valbonne est très ancienne. Son exceptionnelle biodiversité, le voisinage d’espèces d’arbres et de plantes d’origines à la fois méridionales et septentrionales remonteraient à la forêt naturelle qui a évolué depuis des millénaires. D’une superficie de 1 380 ha, elle est composée d’un ensemble de collines bordées par les vallées de la Cèze au sud et de l’Ardèche au nord. Des ravins plus ou moins profonds et escarpés séparent ces collines dont l’altitude se situe autour de 300 m. En fond de ravins se trouvent de petits ruisseaux temporaires ou permanents quand ils sont alimentés par des sources. Cette forêt, à l’exception de quelques plateaux, est pourvue d’une végétation dense. En plus de son caractère ancien, c’est-à-dire avec une présence permanente d’un état forestier depuis plus de deux siècles, la forêt est remarquable sur différents aspects. La présence d’une hêtraie méditerranéenne, une des trois seules du territoire méditerranéen avec la Sainte Baume et le vallon de Cruas, ainsi que la présence de tufs (roche poreuse très légère), habitats prioritaires de la directive Natura 2000.
On est bien sur ces sentiers, on est bien lorsqu’on se pose pour notre pique-nique !
On redescend ensuite vers un de ces ruisseaux qui traversent la forêt, il est à sec et à proximité des tables de pique-nique. Si on avait su !
On remonte doucement dans un espace précieux en termes de biodiversité. On y trouve des plantes remarquables, des lichens et des champignons. Une liste de 92 espèces d’oiseaux inventoriés dans la forêt de Valbonne a été établie lit-on. Parmi ces 92 espèces on trouve de nombreux rapaces protégés et des espèces remarquables comme le pic noir, le roitelet huppé, le gros bec casse-noyaux et l’autour des palombes. On peut noter aussi la présence du pipit des arbres, de la sittelle torchepot, du faucon pèlerin, du grand-duc, du hibou moyen-duc et du petit-duc scops. Mais c’est aussi un territoire majeur pour les chauves-souris. Aïe, gare à ceux qui ont peur des petites bêtes ! Non, le gekko ne doit pas faire peur, même si par malheur pour lui, il entre dans une chambre…
Ici les cigales ont commencé leur concert. De plus depuis un bon moment on a repéré des trous sur les chemins mais on n’en a pas encore vu une seule en sortir. On a quand même aperçu beaucoup d’exuvies. Une exuvie est l’enveloppe (cuticule chitineuse ou peau) que le corps de l’animal a quittée lors de la mue ou de la métamorphose et qui laisse place à une nouvelle cuticule déjà prête en dessous de la précédente.
On lève la tête, on lit les affiches, on n’a pas chaud, on est vraiment bien sous ces grands arbres.
Savez- vous que ces grandes forêts permettent de conserver le carbone accumulé depuis des centaines d’années et aussi que la régulation du climat se fait par l’intermédiaire de l’atténuation des gaz à effet de serre, et le stockage du carbone. Concrètement, la température dans la forêt est inférieure d’un degré par rapport à Pont Saint-Esprit par exemple, et il pleut entre 10 et 20 % en plus.
La randonnée n’est pas très longue, et de ce fait on arrive vite à la Chartreuse où on prend ensemble une boisson avant de la visiter.
Dès le 11ème siècle, un petit monastère de religieuses bénédictines a été bâti dans cette vallée. Pour des raisons de sécurité il a été abandonné à la fin du 12ème siècle. Les chartreux reconstruisent un nouveau monastère, il est la 41ème maison de cet ordre, et de 1203 à 1901, en dépit des vicissitudes de l’histoire il y aura dans ces immenses bâtiments une communauté de moines jusqu’en 1901 (séparation de l’église et de l’état).
Racheté en 1926 il y est fondé une Association de Secours aux Victimes des Maladies Tropicales où l’on soignait, à l’époque, la lèpre.
Cette Association est toujours propriétaire de cette Chartreuse et gère maintenant l’ensemble des activités touristique, viticole et culturelle de la Chartreuse de Valbonne.
La visite se fait en entrant par le portail surmonté du symbole des chartreux, on s’installe dans les stalles qui étaient réservées aux Pères et l’on remarque le travail de marqueterie sur les pupitres.
On arrive assez vite dans l’immense cloître, il faut encore randonner pour le visiter en entier !
Un peu de recul dans le jardin nous permet d’admirer les beaux toits aux tuiles vernissées, un peu plus loin on admire la fontaine, le cimetière et des ruines d’une ancienne cellule des Pères ! De vraies villas !
On s’en retourne vraiment toutes ravies de cette belle journée : la balade était magnifique, à l’ombre, bien confortable et la visite de la Chartreuse nous laissera un beau souvenir.
Cotation : JB2 – 10 km – 262 m dénivelé + visite de la Chartreuse de Valbonne.