La Ponche

Voir ici les photos de notre randonnée à Nîmes/Marguerittes.

Afin de favoriser tous nos adhérents, une rando est organisée au sud de Beaucaire et… un autre au nord. Nous aimons nos « Nîmoises » et nous essayons donc souvent de ne pas trop leur faire faire de la route.
C’est dans cette intention qu’une rando intitulé « La Ponche » a été mise au programme.  Mais encore fallait-il trouver des sentiers praticables !
Challenge relevé !
Nous partons de la zone industrielle pour prendre le chemin de la Ponche Sud. Oui on a bien repéré le moulin/boîte de nuit ou quelques participants ont eu leur premier émoi amoureux !
Nous continuons tranquillement en direction de Nîmes quand nous apercevons, sur le bord du sentier, un aqueduc. Un peu plus loin un autre bout de cet aqueduc et plus loin encore on peut carrément y entrer.
On se pose beaucoup de questions. Serait-ce l’aqueduc romain qui amenait l’eau d’Uzès à Nîmes* ? Personne n’a la réponse il nous faudra donc « fouiller » de ce côté-là.
Notre sentier se rétrécit dans un parfum de coronilles !
Une douce montée mais qui mérite une gorgée un fois arrivés sur le plateau.
On aime bien ce coin, on essaie de se repérer, c’est que personne de nos connaissances n’est jamais venu ici !
Des cistes cotonneux, des ornitogales, des aphyllanthes de Montpellier et leur jolie couleur bleue… Nous sommes les rois de la garrigue sauvage ! Le temps est lourd, il paraît qu’il va pleuvoir dans la nuit. Ce serait bien !
Nous rattrapons un sentier balisé qui nous entraîne vers un lieu que certains connaissent bien : La Combe des Bourguignons.
Une fois de plus nous voici en compagnie des «Rachalans» à admirer ce site aux jolies histoires qui touchent tout le monde. Le mazet, les «faïsses» ou «restanques», les capitelles, les canaux, les oliviers, les pierres, tout est enchantement, surtout pour celles qui ne sont jamais venues !
Qui veut rentrer à dos d’âne… pardon de « rache » !
Nous poursuivons sur une large piste où l’on retrouve le doux parfum des coronilles avant de monter vers le sommet de la Garne.
La vue se détache sur la plaine : Beaucaire et ses triples levées, les Alpilles, le Luberon, la tour d’Aramon et… Marguerittes à nos pieds.
Avant de retrouver les voitures on est à nouveau intrigués par cet aqueduc. Nous en retrouvons ici un long tracé… on y passe dessus, on repère un sentier qui part vers la gauche un bon moment et puis on s’aperçoit qu’une maison a été construite à l’intérieur de cet aqueduc.
Mystère, mystère !! Mais… Revenez un peu plus tard sur cette page… On vous en dira un peu plus, c’est certain, sur cet aqueduc.
Merci aux « Nîmoises » qui nous «boustent» pour chercher de nouveaux sentiers et, si même elles nous ont bien manqué aujourd’hui, nous avons bien profité de cette curieuse balade !
Cotation : DJB2 – 8 km – 240 m dénivelé.
*Voici quelques explications concernant le canal que nous avons vu :
Nous savons que l’utilisation de l’aqueduc romain (qui traverse le Gardon par le «Pont du Gard») n’a probablement pas dépassé quatre siècles. Ensuite, les Nîmois, regroupés autour des arènes, ont du retourner à leurs sources, à leurs puits et à leurs citernes pour avoir de l’eau.
Mais avec l’industrialisation au XVIIIe siècle, Nîmes, devenue une des capitales du textile, se remet à prospérer il faut chercher un complément aux sources d’eau habituelles.
Une série de projets ambitieux ou farfelus traverse certains esprits entreprenants durant plus d’un siècle :
.Certains veulent remettre en état l’aqueduc romain,
.d’autres se proposent carrément de détourner le cours de l’Alzon au ” Pont des Charettes”, puis de passer le Gardon sur un pont aqueduc au niveau de Collias pour, enfin, se diriger droit sur Nîmes.
.Certains encore pensent ramener à Nîmes l’eau du Gardon, pompée à Poulx grâce à une série de moulins dont quelques-uns d’entre eux sont visibles à côté de St Gervasy.
Mais, c’est en cherchant le tracé de l’ancien aqueduc pour le réutiliser que l’ingénieur Dombre met à jour le Castellum en 1844.
Comme solution :
.le seul projet qui a été en partie réalisé est celui du canal de Pouzin. En 1852, le marquis de Preigne propose l’étude d’un canal de dérivation du Rhône au Pouzin, dans l’Ardèche et d’amener les eaux jusqu’à Nîmes, pour un coût de 24 millions. Le 26 mai 1863, une fête grandiose est organisée au Pont du Gard pour commémorer la pose de la première pierre du canal. C’est d’ailleurs là qu’ont eu lieu les premiers travaux avec le percement, par une équipe de vingt employés, du tunnel que l’on voit à la sortie du Pont du Gard, au troisième étage.
Bien que plusieurs kilomètres de constructions aient été édifiés, le projet a été abandonné en 1868
.au profit de celui présenté par Aristide Dumont qui, délaissant totalement l’aqueduc romain, prévoyait de pomper les eaux du Rhône dans la nappe de Comps, près de Beaucaire et de les amener à Nîmes par des tuyaux métalliques. Ce qui a été fait en 1872.
Du canal de Pouzin, il reste le tunnel en face de l’aqueduc au Pont du Gard ainsi que plusieurs tronçons visibles entre Nîmes et Marguerittes où il suit une voie parallèle à celle de l’aqueduc romain. Ce sont ces tronçons qui nous ont intrigués aujourd’hui !
Comme on l’a vu, il s’agit d’un tunnel en pierre, avec une voûte en lauzes de trois mètres de largeur intérieure sur 2,50 m de haut environ (nous y sommes entrés debout !). On le suit sur quelques centaines de mètres, à côté de l’aqueduc, à l’entrée de Nîmes, au nord de l’aérodrome de Courbessac avant de bifurquer vers le Devès et la Baracine.
On a retrouvé à notre retour,  ce fameux canal du Pouzin, à l’ouest de Marguerittes,  et nous avons bien remarqué un tronçon qui a été aménagé en habitation avec portes, fenêtres, cuisine, etc..
Voici donc le mystère de cet aqueduc levé ! Ah… mais !
Notez bien toutefois que nous étions tout proche du tracé de l’aqueduc romain. Peut-être aurions-nous pu voir quelques vestiges si nous n’avions pas été distraits par ce  canal…