L’étang de la Capelle

Voir ici les photos de notre randonnée à La Capelle-et-Masmolène.

C’est accompagné d’un beau soleil que l’on s’engage vers les blocs de la Capelle. Ce matin nous n’explorerons pas ce site chaotique car nous allons directement rejoindre Masmolène. Mais détrompez-vous, le sentier qui nous y mène est tout aussi magique : une végétation luxuriante et d’énormes rochers ! Ce sentier très fleuri aussi nous invite à ralentir le pas pour jouer les explorateurs !
Nous rejoignons ainsi Masmolène. Il faut savoir que les villages de Masmolène et La Capelle ont fusionné vers la fin du XVIIème siècle mais chaque bourg conserve encore son église, son école et sa mairie, son château, son cimetière et son château d’eau également. Au nord on peut y voir encore le moulin à vent qui fera l’objet d’une autre randonnée un de ces jours.
Nous dépassons le cimetière de Masmolène pour nous enfoncer dans la plaine bien verte et… jaune. Des champs  entiers de fleurs jaunes dont nous ne savons pas  de quoi il s’agit. Du colza ? Des betteraves ? Notre logiciel parle de navets potagers. Nous sommes dubitatifs !
Heureusement le chemin va s’enfoncer dans des bois de chênes blancs et de chênes verts qui nous offrent une belle ombre accueillante. Aucune difficulté sous nos pas, nous avançons donc bien rapidement et avec des conversations animées.
C’est ainsi qu’on arrive à l’Etang de la Capelle.  Un étang au milieu de la garrigue ?
Cette présence est le fruit d’un concours de circonstances et d’un enchaînement d’événements ayant permis que l’eau puisse aujourd’hui se retrouver en quantité en surface. Les principaux facteurs sont les suivants : des mouvements géologiques ont permis la formation d’une cuvette entre du calcaire dur (Urgonien) et des marnes plus friables. Puis le comblement de cette cuvette par des argiles qui a imperméabilisé la cuvette alors que partout ailleurs dans la garrigue, elle disparaît dans le sous-sol.
L’eau qui tombe dans le bassin versant de l’étang vient l’alimenter par les principaux fossés le bordant. Une fois arrivée dans la cuvette, l’eau ne peut plus disparaître que par évaporation ou fuite dans le sous-sol, les couches d’argiles n’étant jamais complètement imperméables. Les importantes variations du niveau de l’étang sont liées à son fonctionnement qui fait que des précipitations importantes peuvent le remplir en une nuit et des années très sèches le faire disparaître complètement. Bien sûr c’est ce qui se passe ces jours-ci. Pas d’eau, mais un site curieux.
En effet, sa position géographique et son caractère original permettent à des végétations et des animaux que l’on ne voit qu’en Camargue d’être observés ici. La végétation est dominée par des roseaux de trois sortes : des phragmites présentant un plumet caractéristique, le scirpe, avec son inflorescence plus discrète et la massette qui ressemble à un cigare. Pour les plus curieux, on pourrait observer dans les prairies restantes autour de l’étang des espèces végétales extrêmement rares comme le salicaire faux-thésion (station unique en France) ou l’étoile d’eau (station unique dans la région).
Côté animaux, ce sont tout d’abord les oiseaux qui attirent les yeux et les oreilles  avec 155 espèces présentes, l’étang offre un spectacle tout au long de l’année. A noter la présence de la plupart des hérons (cendré, pourpré, crabier, bihoreau, garde-boeufs), de busards (cendré et des roseaux) mais aussi des limicoles comme le râle des genêts, ou encore des chevaliers.
Il n’y a que le chant des grenouilles qui nous appellent en cette journée où la météo s’inquiète d’une sécheresse dans notre région.
Nous allons jusqu’au bout du ponton : des roseaux à perte de vue.
Nous revenons sur nos pas et prenons maintenant le chemin du retour en se promettant de revenir avec les enfants ou entre amis dans ce lieu souvent animé, comme il le sera lundi prochain comme nous en informe une affiche.
Maintenant nous avons en ligne de mire le château de La Capelle, c’est un château féodal du XIème siècle, qui a été, jusqu’à la Révolution, la résidence d’été des Évêques d’Uzès.  Nous croisons aussi une manade de taureaux et nous constatons que le temps change : des nuages obstruent le soleil et le vent se lève.
Nous nous séparons sur la place de l’Eglise de La Capelle pour rentrer à Beaucaire, tous bien heureux de la découverte de ces sites particuliers et de ces beaux sentiers dans ces jolies forêts.
Cotation : DJA1 – 7 km – 102  dénivelé.