Au fil de l’eau

Voir ici les photos de notre randonnée à Noves

Noves le village de Laure de Noves qui avait épousé Hugues de Sade… Pétrarque l’avait aperçue à l’église Ste-Claire d’Avignon et s’était éprit d’elle. Cet amour platonique a inspiré le génie lyrique de Pétrarque qui a composé le Canzionere comportant 366 poèmes (263 durant la vie de Laure et 103 après sa mort). La muse de Pétrarque est morte à Avignon en 1348 de la peste. Laure était aussi l’aïeule du fameux Marquis de Sade…
Les préoccupations des uns et des autres sont bien loin de l’amour courtois et de la poésie : allons-nous faire une belle randonnée ?
Allons-nous avoir de l’ombre ?
Le temps est idéal, ni froid, ni chaud.
Très vite on quitte la ville pour nous engager sur un chemin longeant la Malautière, rivière prisée des pêcheurs.
Sur la carte, la chapelle Notre-Dame de Pitié nous interpelle nous faisons donc un aller-retour sur la colline  du Pieu  pour la visiter. On nous dit qu’à cet emplacement se trouvaient les premiers habitants de Noves qui s’y étaient installés 600 ans av. J.-C qui ont donc marqué l’origine de Noves.  Cette chapelle est édifiée en 1631 et a vu de nombreux pèlerinages contre la peste et… des cabanes y ont été construite autour pour recevoir les malades en quarantaine.
On poursuit en direction de la Durance (qu’on ne voit pas !) par un chemin ombragé avant de revenir sur nos pas sur un autre chemin. On est dans les parfums des genets et aussi de fleurs blanches : lilas sauvages, troènes ?
Chacun a l’impression de déambuler  un peu au hasard… Mais quelle surprise  de trouver un lac, un lac  ou un étang ?
Joli paysage. Roseaux et nénuphars créent une ambiance d’ailleurs… Les oiseaux chantent à tue-tête, les grenouilles sautent de tout côté et nous randonneurs, affichons notre nonchalance !
Les conversations vont bon train. Avons-nous déjà vu autant de nénuphars dans la région ? Sommes nous au Vietnam ?…
On quitte ce lieu enchanteur pour retrouver un chemin à travers une dense forêt et nous retraversons la Malautière qui, ici, s’engage dans un courant endiablé.
On passe sur une voie verte, puis on longe encore un cours d’eau. Aujourd’hui on ne traverse pas le pont des Dindes… On cherche un chemin très caché sur la droite. Il s’élève durement sur la colline du Rougadou ou on trouve de belles tables de pique-nique qui nous invitent à faire notre pause repas… et juste à midi pile !
Le panorama y est grandiose : Mont Ventoux, Monts du Vaucluse, Petit et Grand  Luberon, colline St Jacques et la barre des Alpilles !  Par contre la forêt de pin nous cache les tours du château de Châteaurenard.
Pause chaleureuse avec de belles gourmandises, aussi.
On redescend vers le village pour visiter l’église St Baudile qui date du Xème siècle. Il s’agit d’un monument original composé d’art roman provençal, d’art gothique et de chapelles ornées de boiseries.
On retourne aux voitures… Mais pourquoi ne passe-t-on par la rue principale ?
Il n’est pas question pour notre guide de nous faire passer par l’ancienne « rue de Gachon ». En effet durant la peste, Noves voit toutes ses maisons infectées et… la place manquant au cimetière pour inhumer les défunts, la municipalité a décidé de murer les deux extrémités de cette rue et d’y ouvrir une fosse commune pour y jeter les cadavres : par une échelle ! On faisait passer aux « survivants » de la nourriture et de la chaux vive pour brûler les cadavres. Lorsque les murs ont été abattus on a trouvé la fosse commune recouverte d’une herbe très haute et on a repris possession de la rue !
Et dire que certains se plaignaient du confinement !
Laissons là l’histoire  et fuyons la peste,  pour se réfugier dans une terrasse qui nous tend les bras.
Ca fait du bien de s’asseoir un moment à l’ombre avec une boisson fraiche.
On entend le premier coup de tonnerre juste avant de monter dans le minibus pour le retour, et chacun regagne sa chaumière avant les premières gouttes, tous heureux de cette jolie randonnée.
Cotation : JB2 – 11.7 km – 178 m de dénivelé.