Voir ici les photos de notre randonnée aux Baux de Provence.
Voir ici les photos de Françoise.
Nous comptions nous garer dans nos parkings habituels des Baux, mais ceux-ci sont maintenant tous payants. On se gare donc à l’entrée du village des Baux et on rejoint rapidement le Val de la Fontaine où l’on trouve l’élégant « Pavillon de la Reine Jeanne » de style Renaissance construit par Honoré des Martins, Baron des Baux de 1568 à 1581 pour son épouse Jeanne de Quiqueran. Ce pavillon décorait leur jardin (appelé « Jardin du Comte » ou « Verger du Roi »). Ce pavillon a été l’engouement des Félibres, d’ailleurs Frédéric Mistral l’a copié pour en faire son tombeau à Maillane.
Nous jetons un coup d’œil au joli lavoir et nous partons sur un chemin bien sympathique qui nous amène devant le « Mas de la Guerre ». Nous évoquons le nom de ce Mas. Ce mas ne fait pas référence aux dernières guerres mondiales. Une grande propriété, avec un moulin et des dépendances, aurait été achetée en 1545 par Claude de Manville, Viguier des Baux qui commandait la défense de la ville. Du temps des guerres Baussenques et plus particulièrement en 1561 (sous le règne d’Henri II), les protestants avaient jeté tous les objets de culte des catholiques dans la citerne du château (ils avaient aussi saccagés les images religieuses jugées sataniques et brulés tous les meubles du château) en s’y installant avec armes. Le Capitaine Gauchier de Quiqueran-Ventabren-Méjanes installe dans cette propriété son quartier général afin d’entreprendre le siège des Baux . Il reprend la place. Depuis, ce Mas porte le nom de « Mas de la Guerre ».
Nous poursuivons sous un ciel bleu, un beau soleil et on commence à se déshabiller.
On arrive à ce qui pouvait être une entrée de Mine de Bauxite. C’est en 1821 que le géologue Pierre Berthier découvre la roche riche en alumine qu’il nomme bauxite. Ce minerai permet la production de l’aluminium beaucoup utilisé à notre époque. Nous connaissons bien l’origine, le travail d’extraction, les techniques de transformation de ce métal, et surtout du travail des “Gueules Rouges” car nous avions visité le Musée de Tourves. On sait aussi que toute exploitation française a cessé dans les années 1980 et que c’est le village des Baux qui a donné le nom à ce minerai…
Nous continuons sur le sentier bien coloré en rouge, mais nous passons au dessus de la carrière désaffectée. Carrière de bauxite ou de calcaire ?
On se retourne pour admirer les beaux panoramas : les Alpilles avec le Mont des Opiès, la Crau, la mer et la Camargue.
Chemin étrange, on passe donc assez vite. En effet nous passons à raz du refuge de la SPA. Qui a peur qu’un chien s’échappe !
Le tintamarre ne dure pas très vite car on s’enfonce dans des sentiers profonds, peu marqués par endroits et dans une forêt assez dense. Une dense forêt ? Dans les Alpilles ?
Une petite pause dans ce dédale pour évoquer “le désert” nom qui désigne la clandestinité des protestants restés en France pendant les persécutions religieuses qui faisaient leurs assemblées, les baptêmes, mariages et même enterrements dans des lieux comme celui-ci. Ces lieux étaient appelés «désert », comme le lieu donné à cette colline sauvage entre les Baux de Provence et le Mas d’Auge.
Nous sortons de ces chemins insolites quelque temps après pour rejoindre une petite route qui nous amène vers le « Mes des Maï » puis prendre la piste (maintenant goudronnée, dommage !) des Chevriers pour rejoindre celle des Quatre-Cantons.
Au bout de cette longue montée on trouve un lieu propice pour notre repas, malgré, il faut l’avouer, quelques hésitations !
Pause bienvenue, charmante et un régal de croquants à la pistache.
On poursuit pour rejoindre la table d’orientation avec de belles vues sur le village des Baux-de-Provence, puis prendre la piste des crêtes pour la quitter un peu plus loin et nous diriger vers Baumayrane.
Les beaux panoramas sur les Baux de Provence ne manquent pas, ils s’étendent sur la plaine d’Arles, de St Rémy de Provence de l’autre côté.
Certains font quelques crochets pour aller admirer la chaîne des Alpilles, la vallée des Baux et les innombrables olivettes. On reconnaît le point culminant : le mont des Opiès, mais aussi la tour de Vigie, l’antenne de St Clerg… mais d’autres préfèrent papoter de bon cœur !.
Nous arrivons à un oppidum (ou des oppida au pluriel) qui désigne une ville ou une agglomération gauloise. Le terme est donné par les historiens romains pour désigner un type d’habitat protohistorique fortifié qui bénéficie presque toujours de défenses naturelles liées à son implantation sur des lieux d’accès difficiles, soit dans un contexte d’isolement hydrographique (îles, presqu’îles, méandres de fleuve ou marais) soit, comme celui que nous visitons aujourd’hui, en position de surplomb.
En effet nous sommes dans l’oppidum des Bringasses qui est le premier lieu habité des Baux de Provence. Il est d’époque celto-ligure, de taille modeste et des caissons indiquent que des corps étaient incinérés avec les cendres mises dans des urnes pour être placées dans ces caissons que l’on observe plus particulièrement aujourd’hui.
A moins qu’on trouve une posture différente pour y faire rentrer des corps.
Non, il n’est pas question pour Michèle d’y entrer !
Petite grimpette : que c’est beau… les Baux de Provence, le village, son château.
Le retour se fait tranquillement en traînant les pas. On passe dans le Val d’Enfer, on est ici dans l’antre de la « Taven » et ce serait ici que se cache la Cabro d’Or. La Cabro d’Or ?
Vous savez cette chèvre d’or qui possède un pelage, des cornes et des sabots d’or… C’est la gardienne des trésors ! Et plus particulièrement une partie du trésor des Sarrasins. Chutttt… c’est ici «Chargé d’un immense butin, Abdéraman voulut cacher en un lieu sûr dans une des nombreuses grottes des Alpilles, le plus précieux de son trésor. Donc, au milieu de la nuit, accompagné de quelques serviteurs fidèles, il se dirigea vers une des grottes qui se trouvent dans ce vallon des Baux. Là, à une profondeur jusqu’à nos jours inconnue, le chef maure, pensant revenir bientôt, cacha tout un monceau d’or et de pierreries ». Et, il a chargé la chèvre d’or de garder son butin !
Les yeux pleins de tous ces beaux paysages que nous avons parcourus sous un magnifique ciel bleu et une température toute douce, nous nous installons dans le minibus pour le retour à Beaucaire en rêvant à nous prochains balades !
Cotation : JB3 – 15.4 km – 363 m de dénivelé.