Voir ici les photos de notre randonnée à Fontvieille.
Voir ici les photos de Jackie.
Nous voici quelque part dans le Vallon des Raymonds à Fontvielle.
Pour commencer on suit les marques du GR et on arrive ainsi à trouver des vestiges d’un aqueduc.
Tout d’abord c’est un pont-canal qui nous interpelle : construit en petit appareil il correspond en tout point aux constructions romaines.
Pour bénéficier d’une eau pure et constante, la colonie romaine d’Arles, fondée en 46 avant J.C. par Jules César, s’est dotée, sans doute à partir du milieu du Ier siècle après J.C, d’un système d’adduction d’eau d’une grande efficacité, utilisant deux aqueducs construits au pied des Alpilles.
Au sud du massif, un premier aqueduc d’une dizaine de kilomètres, construit le long des Défends de Sousteyran, amenait les eaux de plusieurs sources, captées au-dessus de Maussane et du Paradou, jusqu’au vallon des Arcs à Fontvieille.
Un second aqueduc présente ses premiers vestiges entre Eygalières et Mollégès. Il longeait le piémont nord du massif, jusqu’à Ernaginum (St-Gabriel) pour repartir vers Fontvieille mêler son eau, 38 km plus loin, à celle de l’aqueduc sud.
L’alimentation de cet aqueduc nord est controversée : sources du nord des Alpilles ? Nappe alluviale de la Durance ? Ou bien ?
Ces deux aqueducs réunissaient leurs eaux dans un bassin de convergence construit au nord du vallon des Arcs.
Du bassin repartait un conduit qui, tantôt sous terre, tantôt sur des ouvrages aériens importants, parcourait 12 km pour arriver à Arles près de l’amphithéâtre romain.
Cette eau franchissait également le Rhône dans des tuyaux en plomb vers les quartiers de la rive droite.
Au IIème siècle après J.C., l’eau de l’aqueduc sud, a été détournée vers l’usine hydraulique romaine de Barbegal (Meunerie) que nous connaissons bien, nous y sommes allés il n’y a pas très longtemps…
Même après des explications à notre aventure pour découvrir de nombreux vestiges on est assez dubitatif sur la compréhension du tracé de cet aqueduc.
Notre cerveau est peut-être aussi un peu embrouillé : il ne fait pas très chaud et le Mistral souffle fort. Heureusement nous sommes bien souvent dans des vallons profonds à l’abri du vent.
A la fin du circuit de l’aqueduc nous ne traversons pas la route, nous remontons, dans des sentiers et pistes bien agréables et bien à l’abri du vent, vers le quartier St Victor que nous traversons assez rapidement pour nous retrouver dans des olivettes et des jolis sentiers qui nous ramènent à notre point de départ.
La randonnée est terminée ?
N’est-elle pas intitulée Aqueduc et Hypogée. On a bien vu les traces d’un aqueduc mais pas d’hypogée.
Un ou une hypogée ? Jamais entendu ce mot !
En archéologie, un hypogée est une construction creusée dans le sol (sous-sol, flanc de colline) contenant le plus souvent une ou des tombes.
C’est bien ce que nous découvrons à l’Hypogée du Castelet.
Appelé aussi « grotte Arnaud », du nom de la famille propriétaire des lieux lors de sa découverte, ou encore « grotte du Fabre (ou Faure) » (Le « faure » désigne le forgeron en occitan).
Il se singularise des trois autres hypogées par sa rampe d’accès en forme de demi-pirogue, en pente douce ce qui nous permet d’y pénétrer sans trop de difficulté.
La galerie mesure 10,80 m de longueur.
Bien que signalé dès le XVIIIe siècle, il n’a été fouillé qu’en 1876 par Paul Cazalis de Fondouce. Ces fouilles ont livré de très nombreux ossements humains, correspondant à une centaine d’individus distincts, dont une vertèbre percée d’une flèche, et un mobilier archéologique très abondant composé de perles (584 en stéatite, 114 en variscite, et 1 en or), d’armatures de flèche, javelots et un brassard d’archer.
L’ensemble des pièces recueillies dans l’hypogée du Castellet est conservé au musée de l’Arles antique.
Les quatre hypogées de Fontvieille sont classés au titre des Monuments Historiques. Ils constituent un ensemble exceptionnel mégalithique de la Préhistoire et de la Protohistoire française. Ce sont des sépultures collectives, creusées dans la roche et recouvertes par des dalles de pierre puis par un tumulus formant une petite colline artificielle de terre. Edifiés dans la roche de la montagne des Cordes et du plateau du Castelet, ces monuments datent de la fin du Néolithique (entre 3 000 et 2000 av. J.C.). Aujourd’hui, l’hypogée du Castelet, situé entre l’abbaye de Montmajour et le village de Fontvieille, est toujours accessible aux publics.
Si le temps n’était pas folichon, la randonnée de ce jour s’est révélée une véritable source de belles découvertes sur une histoire et un patrimoine insoupçonné de notre belle région !…
Cotation : DJA1 – 7.5 km – 95 m de dénivelé.