Le “Yerle” du Gardon

Voir ici les photos de Jackie concernant notre randonnée à 30 Vic/Ste Anasthasie
Voir ici des photos.

Le minibus roule pour se poser à un endroit assez discret du côté de Campagnac.
On prend une large piste où les haies sont colorées par des fruits de paliures. Ces arbustes, aussi appelés « épines du Christ » portent en ce moment des fruits en forme de chapeau de cardinal que l’on peut ramasser pour en faire des tisanes qui auraient des vertus médicinales.
Au loin de gros chiens de bergers aboient  bruyamment et, même s’il on ne voit pas de troupeau, il nous est déconseillée de nous en approcher…  heureusement ce n’est pas notre chemin.
On arrive ainsi à Vic où on emprunte un chemin qui pouvait être une variante du chemin de Regordane. Ce chemin, aussi appelé chemin de St Gilles reliait l’île de France au Bas Languedoc. Chemin de pèlerinage certes mais après route du sel ou de transhumance, il est devenu un   chemin de commerce où changeurs et péages se bousculaient au moyen âge..
Une belle vue s’ouvre sur le Mont Bouquet, et les Cévennes, malgré que le ciel se charge de nuages.
Le fait d’en parler voici que quelques gouttes apparaissent.
Au bout d’une raide montée il nous faut mettre nos capes.
Le deal était d’adapter la rando en fonction de la météo. Nous ne sommes pas loin des gorges du Gardon alors nous y allons quand même.
On arrive  sur les falaises qui surplombent un beau méandre du Gardon.
Des Ah et des Oh !…  Ces gorges forment un canyon qui nous offre des paysages sculptés dans les rochers calcaires. On est ébahi  devant tant de beauté :  un vrai décor de cinéma. Le Gardon, vert émeraude serpente au cœur de cet environnement majestueux. Nous sommes dans un site protégé, en effet  les gorges du Gardon sont classées « Réserve de biosphère » par l’Unesco.
Nous grimpons sur le rocher du Castellas où la vue s’élargit encore, plus majestueuse, plus impressionnante.
Nous apprenons que le beau méandre de la rivière est appelé « yerle » et d’ailleurs ce mot correspond aussi à un lieu-dit que nous apercevons plus bas.
Michèle nous informe que dans une autre falaise,  dont nous ne pouvons apercevoir l’entrée de ce point, une grotte se cache. Il s’agit de la Baume  Latrone. Cette grotte est un site préhistorique qui recèle des dessins, entre autres,  de mammouths et d’un félin datant du Paléolithique supérieur. La datation carbone a donné l’âge de plus de 37 000 ans avant J.-C. ce qui fait qu’elle figure ainsi parmi les plus anciennes connues actuellement en Europe, aux côtés de celle de la grotte Chauvet.
Lorsque nous allons amorcer un repli, la pluie cesse et nous retrouvons tranquillement nos causeries  sympathiques.
Qui veut pousser Michèle ?  Le bruit court que nous sommes sous sa férule….
Le nom “férule” est issu du latin “ferula” qui désignait la plante qu’elle nous fait découvrir et dont on utilisait la tige pour fabriquer de multiples objets tels que la férule, sorte de règle en bois avec laquelle les professeurs tapaient sur les doigts des élèves désobéissants. “Etre sous la férule de quelqu’un” signifie donc qu’elle exerce sur nous une autorité très forte et brutale.
C’est peut-être pour cela qu’elle nous engage dans un sentier très étroit qui doit nous entraîner dans le néant des gorges… ou tout simplement faire un petit détour pour apercevoir des sumacs dont des bouquets colorés doivent nous  interpeller.
Malheureusement, tous fiers d’avoir enlevés nos capes, voici qu’il faut les remettre en vitesse : la pluie est revenue plus forte que jamais. Tant pis pour les sumacs, on reviendra une autre fois et  un peu plus loin nous prenons donc la piste qui nous ramène directement à Vic.
Arrivés au niveau du château d’eau le soleil refait son apparition : nous pouvons donc manger tranquillement.
Tiens, voici qu’un nouveau randonneur rejoint la réduite troupe du jour !
Nous nous accordons notre cérémonie du Thé du dimanche avant de rejoindre Vic.
Après avoir traversé le village nous descendons quelques escaliers bordés de consoudes et de bourraches fleuries avant de reprendre une autre piste qui doit nous ramener au point de départ… les fruits des paliures sont toujours là, quelques hellébores également mais… voici qu’il nous faut encore remettre en catastrophe nos capes : la pluie n’a pas dit son dernier mot !
Dans le minibus on se réchauffe bien vite et nous ne regrettons pas notre balade : malgré la pluie on s’est bougé, on a vu de magnifiques paysages et, si  on n’a pas parcouru les chemins prévus on a été heureux de nos découvertes, même s’il ne fallait pas nous en demander « plus » !
Cotation : JB2 – 12.2 km – 237 m de dénivelé.