Voir ici quelques photos de cette journée à Arles.
Nous avons rendez-vous devant le musée de la Mode et du Costume Fragonard, ouvert depuis peu à Arles.
Notre guide nous raconte que l’esprit de la famille Fragonard de Grasse est fidèlement perpétué par les trois générations suivantes qui accèdent aux rênes de l’entreprise. A leur initiative, naissent de nouvelles unités de production et de vente à Grasse et à Eze mais aussi à Paris. C’est Jean-François Costa qui engage la modernisation de l’entreprise. Grand amateur d’art, il réunit au cours des années soixante-dix ses collections d’objets de parfumerie pour donner naissance à plusieurs musées à Grasse et à Paris. Cette initiative contribue à la prospérité déjà florissante de Fragonard tout en lui apportant une dimension culturelle.
Aujourd’hui, ce sont ses filles, Anne, Agnès et Françoise qui gèrent la destinée de la Maison. Soucieuses, comme les générations précédentes, d’apporter leur pierre à l’édifice de l’entreprise et de s’adapter à de nouveaux modes de vie, elles développent autour des produits parfumés de la Maison tout un univers raffiné inspiré de la Provence ou teinté d’exotisme.
C’est ici, au sein de l’hôtel Bouchaud de Bussy, dont les origines remontent au XIVe siècle, que la Maison Fragonard Parfumeur ouvre son septième musée. Fidèles à leur passion pour le patrimoine et l’histoire de la Provence, Anne, Agnès et Françoise Costa, quatrième génération à la tête de l’entreprise familiale, ont choisi dès 2019, de préserver un pan inestimable du patrimoine arlésien : la collection de mode et costumes des historiennes Odile et Magali Pascal.
La collection de mode et de costumes de la famille Costa, présentée depuis 1997 au Musée Provençal du Costume et du Bijou à Grasse, et celle de la famille Pascal se réunissent à Arles, offrant ainsi une vision unique des modes vestimentaires et de l’art de vivre du pourtour méditerranéen français depuis le milieu du XVIIIe siècle.
D’emblée nous savons que nous nous trouvons dans un lieu d’exception…
Édifié au Moyen-Âge, cet hôtel particulier connait de nombreuses modifications au cour des siècles suivants par les illustres familles arlésiennes qui le possèdent et doit son nom actuel à la famille Bouchaud de Bussy qui en a été propriétaire de 1723 à 1884.
Les intérieurs conservent encore des traces de son histoire passée comme l’androne (passage couvert médiéval), l’escalier d’honneur et son jour central, véritable morceau de bravoure du XVIIIème siècle, mais aussi la distribution en enfilade des salons et des chambres d’apparat autour d’une cour centrale lumineuse.
Pour transformer cette demeure arlésienne en musée, Fragonard s’est associé à Studio KO, fondé par Karl Fournier et Olivier Marty, qui a conçu et signé la scénographie des espaces et la muséographie. Après le prestigieux musée Yves Saint Laurent, le musée de la Mode et du Costume marque leur envie d’embrasser le patrimoine par la réalisation d’écrins sur mesure. Karl et Olivier se sont projetés instantanément dans les murs de l’hôtel Bouchaud et ont souhaité jouer de la tension entre leur univers contemporain et l’allure classique des lieux.
C’est dans une atmosphère résultant de l’art de vivre provençal que nous déambulons d’une pièce à l’autre pour visite ces collections hors normes.
Nous pouvons voir une Paire de chaussures à talons de 1770-80 en Velours façonné, rubans de soie, cuir et lin, le Portrait de Monsieur Noguier à son bureau, tableau peint par Antoine Raspal (Peintre Arlésien 1738-1811), un Caraco (1780-90), un Ensemble de croix dites « Dévotes » (Argent, diamants taillé en roses ou en tables, or), des Rubans de coiffe (1830 à 1850), un Réticule double (vers 1820) en écaille de tortue, cuir décoré au petit fer d’or, argent et soie, des droulets, des coiffes et… de tellement belles tenues d’Arlésiennes du XVIIème siècle au XIXe siècle…
A la fin de la visite on peut admirer, en ombres chinoises des Arlésiennes enfilant leur magnifique costume.
Nous nous séparons ravis de cette visite pour aller au restaurant…
C’est devant la Tour Luma que nous avons rdv pour la 2ème visite de la journée. Malheureusement certains ont trop abusé des bons desserts qu’ils ont raté cette visite. Heureusement qu’ils ont pu se réfugier dans la salle où un film raconte l’histoire de la Tour Luma.
Pour les autres un tour dans le parc réalisé par Bas Smets qui a tiré son inspiration des paysages uniques qui entourent Arles – la Camargue, la Crau et les Alpilles -, et a ramené cette végétation sur le site. Des arbres, des arbustes, des herbes et des couvre-sols ont été introduits, créant un nouveau paysage sur le site. Plus de cinq cents nouveaux arbres de différentes tailles et espèces ont ainsi été plantés au Parc des Ateliers. Il s’agit d’espèces issues de la région méditerranéenne, notamment des arbousiers (Arbutus unedo), des chênes verts (Quercus ilex), des érables de Montpellier (Acer monspessulanum) et des pins parasols (Pinus pinea).
La croissance de la végétation est rendue possible par un système de circulation d’eau durable qui puise sa source dans le Canal de Craponne, construit entre la Durance et le Rhône au XVIᵉ siècle pour favoriser l’agriculture, et situé à proximité du parc. Le large étang sert à la fois de réservoir d’eau pour l’irrigation et de dispositif de refroidissement pendant les chaudes journées d’été. L’étang, ainsi que la nouvelle topographie et sa végétation, produisent un microclimat, transformant efficacement le désert de béton en un parc public foisonnant.
Nous faisons le tour des anciens ateliers : la grande Halle par exemple qui abritait autrefois une ancienne chaudronnerie de fer dans laquelle s’effectuaient la construction et la réparation de locomotives à vapeurs… La Mécanique Générale qui comprenait à cette période un centre réparateur de machines-outils et de divers outillages ainsi qu’un atelier de réparation de moteurs électriques avec bobinage, où de manière générale on y faisait tous les travaux courants de mécanique… Les Forges, la Lampisterie… Tous ces bâtiments habitent maintenant des espaces d’exposition ou des ateliers pour les artistes contemporains.
Nous entrons dans la Tour imaginée par Maja Hoffmann avec Frank Gehry qui présente une façade torsadée ornée de briques en acier inoxydable qui se reconnaît à des kilomètres et ce matériau propre au travail de l’architecte, capte et restitue toutes les variations lumineuses du ciel en conférant au bâtiment un aspect en perpétuel changement. On découvre les murs en brique de sel, l’escalier à double révolution, le toboggan et les ascenseurs qui nous permettent de monter au 9ème étage de cette tour qui en fait douze et 56 m. La-haut nous avons une vue, certes un peu dans le brouillard aujourd’hui mais tellement extraordinaire, sur les Alpilles, Beaucaire, Nîmes et bien sûr les toits et clochers d’Arles.
Une fois la visite effectuée une surprise nous attend !
Un goûter a été préparé à notre intention au Drum Café.
Quel bon moment… tellement inattendu !
La journée se termine avec dans le cœur de chacun de nous le souvenir de cette magnifique journée… et tellement chaleureuse !


