Le Coquillon.

Voir ici les photos de notre randonnée à Gallician.

Voir ici les photos de Jean.

Ce matin au départ de la rando nous avons tous la même idée : partir à la rencontre du printemps !

Le ciel bleu, un beau soleil et une belle douceur nous accueille à Gallician, en pleine Petite Camargue, au pied du plateau des Costières. Nous sommes vite sur les rives du Canal du Rhône à Sète, pas loin de l’étang de Scamandre mais nous longeons plutôt l’étang du Charnier.

Très vite nous sommes attirés non pas par les berges du canal mais plutôt par les étangs sur la droite : des oiseaux folâtrent dans l’eau, des nivéoles de printemps offrent de beaux tapis, les roselières brillent au soleil quand tout à coup deux majestueux cygnes passent au dessus de nos têtes ! Pas le temps de désarmer les appareils photos alors on admire leur vol et leur atterrissage au milieu de leurs copains. On suit un bon moment cette direction en nous arrêtant de nombreuses fois pour admirer les nombreux cygnes mais aussi les canards,  foulques, hérons, aigrettes, tadornes : tous sont aussi heureux que nous de profiter de cette belle journée !

Nous bifurquons à la Laune. On longe un enclos avec des chevaux et un jeune poulain mais ils s’éloignent vite car on vient leur apporter à manger. On est vite consolés par de splendides parterres de narcisses qui recouvrent de larges surfaces autant d’un côté que de l’autre et par deux ânes aux âmes sensibles qui nous regardent en sollicitant quelques caresses.

Nous arrivons au Mas Tessier, petite déception avec les fruitiers qui ont déjà terminé leur floraison mais on se console avec quelques Orchis de Robert, des fausses roquettes et des fleurs de calendula… Au loin quand même on peut apercevoir des champs bien fleuris…. L’activité est intense dans le coin : des tracteurs déboulent de tout côté !

C’est à la table d’orientation que nous faisons une petite pause. On repère la tour Carbonière, devant nous la plaine du Vistre est entièrement inondée par les pluies de ces derniers jours. Plein d’oiseaux de tous côtés…

On s’avance vers le mas d’Anglas, c’est en Mars 1280 qu’avait été décidée la construction de la tour toute proche. Anglas, est le nom d’un ancien village, aujourd’hui détruit, qui s’élevait entre les mas actuels Soulet et Anglas. Cette tour, comme la tour Carbonière  contribuait à percevoir un péage habitée autrefois par un receveur. Celle-ci prélevait
un droit de passage auprès des bateliers qui remontaient et descendaient le Vistre, canalisé, navigable jusqu’au Cailar. En effet pendant longtemps le Cailar n’a pas fait seulement office de marché à poissons mais aussi de port fluvial assez actif où l’on transportait des marchandises venues d’Aigues-Mortes par le bras du vieux Rhône (barques chargées de sel, vin, foin, céréales…). Vers le XVIIIème siècle ce commerce fluvial a valu aux habitants le désagrément d’être tenus pour des marins, et appelés à ce titre à servir dans la flotte royale ou nationale.

Nous on s’intéresse aux 4 ou 5 taureaux que l’on aperçoit enfin. Ils s’enfuient bien vite à notre arrivée mais… On les voit revenir avec leurs copains : ils se tiennent loin mais semblent nous observer d’un air de dire qu’on ne doit pas empiéter sur leur territoire (comme si on en avait l’intention !). Quelques cigognes volent au-dessus de nos têtes, au loin de grands vols. Serait-ce des grues cendrées ? Des cygnes, hérons et aigrettes se sont installés sur un îlot et… Avec les jumelles on peut observer tranquillement deux cigognes dans leur nid.

On est si bien qu’on décide de faire notre pause repas ici, sur ce chemin, adossés aux barbelés de la manade.

Lorsqu’on reprend la route, c’est toujours l’enchantement : on retrouve des narcisses sauvages et, arrivés à une maison perdue dans les tamaris, on entend chanter « les cloches sonnent, sonnent… ».  Reprise en cœur de la chanson sans perturber notre cuisinier mais… on  savoure d’observer un autre couple de cigogne sur la cheminée !

Arrivés au Pont des Tourradons on est toujours poursuivi par de beaux spectacles d’oiseaux, encore des cygnes qui volent au-dessus de nos têtes, toujours des hérons, et même un cormoran nous fait durant un bon moment une démonstration de pêche !

On s’en retourne en trainant les pieds mais les yeux, les oreilles à l’affut des chants, des plongeons, d’une multitude de chenilles noires et de lieux de conversations de ragondins !…  Un sagneur nous salue et nous invite à observer sa machine à récolter la sagne qui se lance dans le marais…

Arrivés sous un feu d’artifices de pâquerettes à la halte fluviale on a bien eu la sensation d’avoir, aujourd’hui, rencontré le printemps… Oh oui !

Cotation : B2 J – 13 km – 45 m dénivelé – 11 randonneurs.