La Torte

Voir ici les photos de notre randonnée à Collias.
Voir ici les photos de Françoise.

Le temps est un peu couvert ce matin, mais les sourires sont présents lorsque nous nous retrouvons sur le pont qui traverse le Gardon à Collias.
Deux groupes de randonneurs sont formés, le premier s’engage sur les sentiers de l’ermitage, tandis que nous, bien plus nombreux, établissons des sous-groupes avant d’attaquer la grimpette de La Torte.
La Torte est une ancienne voie qui reliait Collias à Cabrières. Ce n’est pas une voie Antique puisqu’un panneau nous raconte qu’elle a été construite en 1815.
En effet, la plaine de Nîmes (et plus particulièrement la plaine de Beaucaire) regorgeait de céréales mais il fallait bien en faire de la farine pour se nourrir. Le long du Gardon des Moulins étaient établis depuis le Moyen-Age mais pour les atteindre la route était longue car il n’y avait que deux ponts sur le Gardon : le Pont St Nicolas plus haut et le Pont du Gard (qui a longtemps servi de pont) à Remoulins. Un temps un “bac à trailles” servait à traverser le Gardon au niveau de Collias. Puis on a construit un pont et cette route qui raccourcissait bien le trajet entre ceux qui produisaient le blé et ceux qui faisaient la farine. Comme cette route était “tordue” du fait que les ingénieurs avaient, pour rejoindre les courbes de niveau, construit des lacets, les colliassiois ont appelé cette route La Torte.
Longtemps c’était un petit chemin qui déambulait dans la garrigue en s’élevant au-dessus des gorges du Gardon. Aujourd’hui elle est élargie ce qui nous permet de bavarder en distanciation réglo, elle est aussi plus confortable sous nos pieds car il n’y a plus ces cailloux qui tordaient les chevilles.
Les discussions portent sur les grottes qui jalonnent les Gorges du Gardon. Il y en a qui contiennent des trésors mais elles sont fermées.
Anne-Marie évoque la grotte Bayol où elle allait jouer dans son enfance. Elle n’est pas très loin mais pas sur notre combe, l’autre groupe s’en rapprochera beaucoup plus. Elle fait partie de 5 grottes ornées de peintures aurignaciennes. Celle-ci comportait de rares silex dont le plus typique est une pointe de type Gravette et les peintures les plus connues, qui se trouvaient dans le couloir d’entrée, comportaient un bouquetin doublement remarquable car il était dessiné en entier et il portait des rayures transversales sur le ventre. Il y avait aussi une jolie petite tête de bouquetin et des signes divers tout en rouge. Aujourd’hui l’entrée de cette grotte est sous des éboulis. Peut-être, un jour, pourrons-nous la visiter ?
Aujourd’hui, c’est en laissant “La Torte” pour prendre un sentier  qui dégringole vers une crête rocheuse que nous tentons de visiter quelques grottes. Attention ça glisse ! Descente pas facile pour tous mais Irène, devant est très encourageante. Nous arrivons à un rocher que l’on contourne  par la droite pour découvrir une curieuse galerie, ou grotte-tunel qui traverse le rocher de part en part. Pas de peintures rupestres mais un très beau site.
On ne prend pas le sentier en corniche qui pourrait nous conduire à une autre très belle grotte. Certains ont le vertige.
Nous revenons donc sur nos pas, remontons la sente, non sans mal à un amas de roches, et nous arrivons à nouveau sur “La Torte”.
Une pause bienvenue, en guise de partage on se lave tous les mains et on enlève quelques vestes, et on reprend en sens inverse la descente vers Collias.
Cette voie nous offre de magnifiques panoramas bien ensoleillés maintenant, le mont Ventoux enneigé et, de l’autre côté le Mont Bouquet et en arrière plan les monts Cévenols nous interpellent mais c’est surtout le village de Collias dans son magnifique décor de crèche provençale qui nous offre la plus belle carte postale. Nous admirons aussi le Gardon qui a creusé sont lit entre les parois rocheuses sur lesquelles nous avons déambulé.
Nous nous quittons sur le pont, heureux de cette belle balade qui nous a donné un avant-goût du printemps en espérant de tout coeur que nous ne serons pas reconfinés prochainement !
Cotation : DJB2 – 8.5 km – 261 m dénivelé – 15 randonneurs  (Christian, Monique, Marité, Irène, Françoise, Jocelyne, Daniel, Elisabeth, Michèle E., Jean-Marie, Jean, Anne-Marie, Martine, Philippe, Michèle N.)