La grotte des Camisards

Voir ici les photos de Marie-Jeanne concernant notre randonnée à Euzet.
Voir ici les photos de Françoise.
Voir ici des photos.

Nous voici réunis à Euzet en cette belle matinée ensoleillée.
Le village n’est pas très grand, on longe ce que nous pensons être le château pour prendre ensuite de la hauteur à travers chênes verts et arbousiers.
On arrive à la citerne où une pause « fleurette » s’impose avant de continuer sur le plateau. Très rapidement des points de vue s’offrent à nous : tout d’abord à l’Est c’est le Mont Bouquet qui nous donne des démangeaisons d’y redécouvrir des sentiers, puis c’est la porte des Cévennes qui se découpe avec à ses pieds Anduze et nous reconnaissons le château de Tornac et le Mont Lacam, et enfin Alès avec la tour de Clavières, Notre-Dame de l’hermitage et le crassier….
On est sur une grande piste qui permet les bavardages et les plaisanteries…
Au niveau du Camp Romain on descend par un sentier botanique à la grotte des Camisards où l’on essaie de retracer l’histoire : 1598 l’édit de Nantes qui donne la liberté de culte aux protestants, 1629 la Paix d’Alès qui réduit ces privilèges et 1685 la révocation de l’Edit de Nantes. En 1702 c’est le soulèvement des protestants avec l’attaque de la maison de l’abbé du Cheylard au Pont de Monvert avant que Pierre Laporte, dit Rolland, et Jean Cavalier ne prennent la tête des combats en se cachant dans les grottes…. C’est dans la grotte, ou plutôt les grottes qui sont devant nous, que les soldats du Roi sont venus surprendre les Camisards suite à la dénonciation d’une femme d’Euzet et, du coup, marquer la fin de la « guerre des Camisards ». En effet, le 19 avril 1704,  700 à 800 soldats ont envahi Euzet, et en découvrant les fameux « magasins » dans les grottes où les Camisards entreposaient vivres, pharmacie et munitions, pillent et brûlent le village en le quittant.
On cherche les autres ouvertures, sûrement cachées par la végétation puis on remonte (oui avec quelques descentes pour ceux qui ne l’ont pas remarqué) par le joli sentier cévenol qui passe par « les silos » dont on trouve quelques vestiges de ce qui peut ressembler à des amphores enterrées. Ce joli sentier  nous entraine en haut de la montagne pour notre pause repas. Quelques uns s’intéressent aux occupants de la « Muraillaisse », l’oppidum romain qui se situe derrière nous et dont nous avons pu apercevoir les silos qu’ils y avaient creusés dans le calcaire urgonien, mais nous sommes en fait plutôt préoccupés par les délicieux gâteaux qui circulent : cake bien parfumé au rhum, sablés et financiers…  même les « bouchons » sont de retour !
On continue sur la piste. Il fait bon, une petite brise, le ciel est d’un bleu azur sans aucun nuage.
A un croisement on remonte un peu pour apercevoir au loin une série de ponts qui intriguent… nous descendons ensuite dans une gorge profonde qui nous amène au niveau du « pont du mas de champion » nous dit la carte. On suit un talus par la droite pour y grimper un peu plus loin.
Nous voici au pied d’un des ponts que nous avions aperçu tout à l’heure. Déjà ! Ils semblaient bien loin à quelques uns. Mais… c’est intriguant de voir ces 4 ponts à la suite l’un de l’autre.
On poursuit  sur ce qui nous semble être une ancienne voie ferrée, on passe en dessous du premier, du second.
Au 3ème pont on repère un petit sentier par la gauche qui permet de l’atteindre, de le traverser et de redescendre de l’autre côté par la droite en admirant les arches d’un aqueduc impressionnant que nous traversons aussitôt !
Ces ponts, on vous l’avoue, de belle architecture, en pierres de taille qui enjambent cette voie ferrée nous intriguent. 1 pont oui, mais 4 si rapprochés ?
On pense qu’ils ont été construits pour les paysans ou bergers qui devaient traverser la voie ferrée, mais 4 à la suite ?
Ce tronçon de Saint Just et Vacquières à Euzet les Bains est un parcours d’anthologie et nous le découvrons aujourd’hui : deux beaux viaducs bâtis en moellons de calcaire extraits des carrières toutes proches succèdent à des tranchées coiffées de ces ponts moutonniers étrangement rapprochés !
En effet, lors de la construction de la ligne de chemin de fer les propriétaires de troupeaux de moutons du Mas Champion exigèrent des compagnies de l’époque la réalisation de ces 4 ponts moutonniers. Ils permettaient aux animaux de traverser la voie ferrée sans aucun risque des bergeries de la plaine vers les pacages dans les bois d’ Euzet.
En tout cas on admire ces ouvrages en rendant hommage aux travailleurs de l’époque.
Nous reprenons la voie en sens inverse, plus loin un autre viaduc que nous traversons après avoir laissé passer des enfants qui partent, boussole et carte en mains, pratiquer une course d’orientation. Ce viaduc  surplombe, comme le premier, des champs et des prairies, mais nous ne voyons pas de rivière.
On termine notre cheminement sur de jolis sentiers aux senteurs de garrigue et jonchés d’arbouses avant d’arriver heureux de toutes les découvertes de celle balade, à Euzet, où les voitures nous attendent tranquillement sur le parking…
Cotation : JB2 – 12 km – 271 m dénivelé.
*Le tronçon de Saint Just et Vacquières à Euzet les Bains est un parcours d’anthologie que tout un chacun peut découvrir à pied ou à VTT : deux beaux viaducs bâtis en moellons de calcaire extraits des carrières toutes proches succèdent à des tranchées coiffées de ponts moutonniers étrangement rapprochés !!!
Lors de la construction de la ligne de chemin de fer les propriétaires de troupeaux de moutons du Mas Champion exigèrent des compagnies de l’époque la réalisation de ces 4 ponts moutonniers. Ils permettaient aux animaux de traverser la voie ferrée sans aucun risque des bergeries de la plaine vers les pacages dans les bois d’ Euzet.