Tour de Trinquetaille

Voir ici les photos de notre balade à Fourques

Nous nous retrouvons à Fourques pour le départ de cette randonnée un peu… particulière.
On est vraiment heureux de faire la connaissance de Martine qui a découvert la randonnée avec le groupe de Raphaël et qui est enchantée de ses randonnées du Lundi.
Aujourd’hui point de dénivelé, point de marche rapide : on est à la randonnée du mercredi ou chacun essaye de découvrir et papoter…
Dans un premier temps nous atterrissons dans une place où on nous promet un « pomerium ». Qu’est-ce-qu’un Pomerium ? Au Début, la fondation de Rome… Lors des cérémonies qui marquèrent le jour de la fondation de Rome, on apporta au Prince Romulus une grande charrue de bronze munie d’un sac en or tirée par une vache et un taureau blanc. Avec la charrue, le prince creusa un sillon, autour de la pierre carrée qui marquait la rencontre de deux routes : celle qui allait du septentrion au midi, l’autre du levant au couchant. Dans ce profond sillon tous les peuples venus fonder Rome déversèrent un peu de terre de leur patrie d’origine, et le Prince Romulus dit que l’espace délimité par le fossé serait un lieu sacré dénommé Pomerium. Puis le 6 Novembre 1999,   trop pauvre, le village de Fourques n’a jamais eu de forum. Cette place, au milieu de la rue de la république, ancienne Via Jusiana, répare une anomalie du temps et orne le village d’un petit forum. Sous la férule tranquille de l’olivier plus que tricentenaire et la blancheur lapidaire d’un fût de colonne pagano-chrétienne haut de ses 18 siècles, le pomerium rappelle au passant toute l’amplitude et la profondeur de l’histoire du Village.
C’est la rue de l’église qui nous entraîne vers d’autres découvertes :
Le sarcophage. Le village de Fourques doit son existence à la construction, au IIe siècle de notre ère, d’un pont qui a permis, par la Via Jusiana, actuellement rue de la République, de rejoindre la voie Domitienne au carrefour des cinq cantons à Beaucaire. En reportant les mesures parcellaires du cadastre romain d’Orange ou de celui de Narbonne, à partir de la villa du château ou de la villa Salatianius, actuel Mas de Saujean, il est possible de désigner l’emplacement exact d’une villa romaine. Son point peut être situé exactement à la hauteur du delta du Rhône (la Cine). Sur le cadastre de 1810 ce quartier ne pouvait s’appeler Villevieille sans raison. Les agriculteurs, en labourant la terre y trouvaient des pièces romaines. Enfin vers 1860, sous le Second Empire, un sarcophage à deux places, en tout point semblable à ceux des Alyscamps d’Arles, est découvert lors du creusement du canal d’irrigation de Beaucaire à Fourques. Il resta déposé sur la berge du canal jusqu’en 1954, lorsque le Maire de Fourques fit dégager les broussailles qui l’entouraient et signala la découverte à Monsieur Soilin, conservateur des monuments historiques à Montpellier.Transporté à Beaucaire dans les années 60, il a fait son retour à Fourques en 2003, et a été installé sur la place de l’église. Une réplique se trouve sur le rond-point de la Cine à quelques mètres du lieu de sa découverte.
L’église de Fourques porte deux noms : St Sixte, patron communal et St Martin de Tours, titulaire de l’église.
Dès la fin du XIIe siècle, elle est dénommée Parochia S. Martini de Furcis (1193). L’édifice primitif, largement détruit lors des guerres de Religions, a été remanié au XVIIe siècle.
Réparée à de multiples reprises au cours des siècles, l’église a été agrandie et embellie en 1841, et, en 1859, le vieux maître-autel de bois, a été remplacé par un autel de marbre.
Et le  château de Fourques. Ce quadrilatère aux courtines  autrefois crénelées, flanqué de quatre tours d’angle est un exemple remarquable et très bien conservé de l’architecture civile et militaire du moyen-âge. Les murs d’enceinte, tels qu’ils nous apparaissent aujourd’hui, semblent dater du XIIe siècle. Les couvertures des tours datent du début du XVIIe. Les créneaux ont été démantelés à la révolution. La cour conserve un remarquable puits en anse de panier.  En 1070 Raymond IV de St Gilles, Comte de Toulouse, prend le parti d’Aicard, archevêque d’Arles, et lui restitue « la troisième partie du château de Fourques et la moitié de celui d’Albaron » le bâtiment est assiégé  en 1181 par Alphonse d’Aragon, alors en guerre contre Raymond de Toulouse qui tient Fourques et son château en fief de l’Archevêque d’Arles. En 1215,Simon de Montfort prête hommage lige à l’Archevêque Michel de Moriès, et prend en fief l’ensemble de la Terre d’Argence (dont Beaucaire et Fourques). En 1229,   après le Traité de Meaux, la Terre d’Argence rejoint le domaine royal. En 1470,   sous le règne de Louis XI, le Capitaine du château est le Marquis de Porcelet, il en nomme Antoine de Villages lieutenant.  En 1562?,  (Première guerre de religion), les « religionnaires » (protestants) s’emparèrent du château au mois de mai, ils ne le gardèrent pas longtemps mais eurent le temps de dégrader et de ruiner l’église du lieu qui ne fut reconstruite que vers la fin du siècle. Le 2 juin, les troupes catholiques de Provence, passe le Rhône à Tarascon et s’empare du château de Fourques, chassant les protestants le 10 juillet.  Du XVIIe siècle à la Révolution,   le château est acquis successivement par le sieur de Créquy, dont l’héritier est le connétable de Lesdiguières, puis par M. de Moynier, trésorier général de France, enfin par M. de Bon, premier président de la cour des comptes de Montpellier. En 1810, Henriette Suzanne de Boissy d’Anglas, (fille du Député Conventionnel François Antoine de Boissy d’Anglas) achète le château et le fait restaurer sous la direction d’Auguste Véran, architecte arlésien des monuments historiques.  Aujourd’hui, ses héritiers en sont toujours propriétaires.
Un peu plus loin, en suivant les digues on trouve une colonne qui nous intrigue. Il s’agit du Rhônomètre.  C’est l’endroit où, depuis toujours, les fourquésiens viennent observer la montée des eaux lors des crues du fleuve. Le Rhônomètre présente le niveau atteint par les plus grandes crues au cours des siècles. Sur une face, les niveaux atteints à Fourques, sur une autre les niveaux de ces mêmes crues modélisées dans le cadre de l’étude de calage du plan Rhône, qui repose sur le principe de digues résistantes à la surverse. Sur la colonne, la croix de Camargue symbolise le terroir, la multitude de poissons représente l’humanité et les entrelacs, les difficultés de la vie.
On ne s’attarde pas trop sur le « Mur des Justes » qui intéressent néanmoins les hommes, et l’on rejoint le Pont de Fourques. Jusqu’au début du XIXe siècle, on traverse le petit Rhône grâce à un bac à traille. En 1808, Napoléon décrète la construction d’un « pont fixe en charpente » (il s’agit d’un pont de bateaux) qui restera en service jusqu’en 1827. En 1822, l’ingénieur Marc Séguin dépose un projet de construction de pont suspendu, apte au franchissement des fleuves de grande largeur grâce au câble métallique. Le 10 Juillet 1828, le Roi Charles X approuve l’adjudication de la construction d’un pont suspendu à Fourques, route départementale n°11 de Nîmes à Arles aux sieurs  Mignot  frères et Cie, moyennant la concession d’un péage pendant 48 années. En1829, par ordonnance du Roi, les adjudicataires s’engagent à établir à leurs frais sur la pile du milieu du pont un passage de 6 mètres de largeur pour le croisement des voitures, moyennant une prorogation de péage de 5 ans, portée définitivement à 53 années. Le 1er Avril 1830, la compagnie Mignot met en service cet ouvrage d’art et fixe les droits de passage. Le 1er Avril 1883 le passage du pont devient gratuit. Le 29 Août 1944, les troupes Allemandes en pleine débâcle tentent de détruire le pont en posant des charges explosives; les câbles seront gravement endommagés. En 1946 le pont sera réparé et modifié. Depuis, de nombreux travaux d’aménagement et de restauration ont été entrepris pour conserver à cet ouvrage remarquable sa fonction et son caractère. Le Pont de Fourques est le dernier représentant de la première génération des ponts sur le Rhône associés au nom de Marc Seguin.
Maintenant on aurait envie d’aller voir ce qui se passe sur l’île des sables. L’entrée n’y est pas autorisée nous sommes dans une propriété privée on continue donc sur un chemin enherbé et embourbé pour rejoindre les berges du Rhône.
Ho Hisse ! Il faut remonter sur la digue où nous avons une belle vue sur le pont aux lions. D’imposants lions sculptés, situés en bordure du fleuve, attisent  notre curiosité en  abordant la ville d’Arles depuis le nord.  Ils appartiennent au premier ouvrage fixe jeté sur le Grand Rhône,  La voie ferrée qu’il a porté a été exploitée à partir de 1868, jusqu’à sa destruction en 1944.  Sa construction avait signé de son empreinte aussi bien l’arrivée du chemin de fer à Arles, que l’exploitation industrielle de la houille les Cévennes. Enfin, cette figuration du « lion d’Arles », est la plus monumentale qu’il soit donné d’admirer en ville. L’ouvrage est construit à partir de 1866 sur la ligne d’Arles à Lunel (Hérault) comme on peut voir le nom de ces villes sur les cartouches. Celle-ci est utilisée pour le transport du charbon de la Grand Combe. Ce viaduc a été ouvert à l’exploitation le 27 janvier 1868 et a fonctionné jusqu’à sa destruction lors des bombardements de 1944.
On a l’impression d’être bien petits en passant devant les restes de ces piles…
Plus loin on repère l’endroit supposé du rocher soutenant le pont romain. Pont à bateaux ?
Maintenant qu’on a fait toutes ces découvertes, c’est Martine qui prend le groupe en charge pour nous amener au pied du pont autoroutier à l’emplacement où a été trouvé la fameuse tête de César et le bateau romain retrouvés dans le Rhône et qui font la joie des visiteurs du musée « bleu ». On évoque également le dernier bateau retrouvé avec multitude de pièces romaines.
On se faufile dans les rues de Trinquetaille pour d’autres découvertes : le quartier de France, Simone et Martine !
On visite l’ancienne gare qui doit être aménagée pour recevoir les pièces en dépôt du musée d’Arles Antique.
Les Arlésiennes nous parlent du tunnel piéton qui passe sous le pont et que nous avons hâte de découvrir prochainement….
Enfin après quelques tours et retours on retrouve la digue qui nous ramène au point de départ.
Merci aux Arlésiennes de nous avoir fait découvrir ce quartier !… Ce n’était pas franchement une belle balade mais toutes ces découvertes nous on séduits !
A très bientôt donc pour de nouvelles aventures du genre…
Cotation : DJB2 – 8.5 km – 43 m dénivelé.