Le cadran solaire

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Après avoir reçu des applaudissements des chauffeurs de camions nous nous retrouvons très vite dans le calme des sentiers de la garrigue. Un beau point de vue à proximité d’un château d’eau. Le soleil n’est pas brillant mais il fait bon, on quitte enfin les vestes, gants, écharpes qui étaient nécessaires ces derniers temps.
On arrive ainsi à Tavel. Irène sort son album photo pour nous montrer le village lors des inondations de 2002/2003, elle nous montre aussi l’école où elle allait enfant !
Nous prenons la rue de la Condamine puis par un passage étroit nous arrivons dans un endroit qui nous séduit totalement : des jardinets composés de petits enclos, de formes et dimensions très variées, ceints de murets en pierre qui sont irrigués par des  rigolettes d’eau de source. Ce sont des jardins ouvriers dont certains sont cultivés avec beaucoup de soins par leurs bénéficiaires. Ils portent le nom de « jardins de la Condamine » et l’on pose la question de ce que signifie le mot condamine. En occitan ce mot avait le sens de « terres affranchies de charges », terme créé sous la féodalité à partir du latin cum + dominium ce qui veut dire « propriété commune ». Donc…Ces Jardins ont été probablement divisés entre chaque paysan juste après la Révolution, chacun prenant un morceau de terre ayant appartenu au seigneur du village.  Le fait de clôturer de murs une terre symbolisait pour les paysans une prise de possession d’une parcelle, un gain en même temps qu’un partage et une notion de propriété. Les murs de pierres ont été probablement érigés, autant pour délimiter le terrain que pour le protéger du vent et des chèvres. Les murs de tous ces jardins, ont été restaurés par un chantier d’insertion. Le résultat est réellement magnifique et vaut la visite. On déambule entre ces parcelles où l’on découvre celle de la maman d’Irène qui se souvient lorsqu’elle venait dans son joli jardin…
Nous arrivons ainsi au Lavoir, qui se présente par une bâtisse impressionnante par son architecture, simple dans sa conception, ce lavoir date de 1827. Ouvert à tous les vents, avec juste une toiture, à pans coupés, posée sur deux rangées de 6 hautes colonnes en pierre. Ces colonnes sont faites d’un seul bloc de pierre. Le bassin est surélevé mais simple: un lavoir et un rinçoir, pas de barre d’égouttage.Il bénéficie de la même alimentation en eau que les jardinets à l’arrière.
On quitte à regret ce lieu si agréable et rempli de tout le charme d’antan pour nous diriger vers les vignobles de Tavel. Ce vin est connu dans le monde entier et bénéficie de l’appellation d’origine contrôlée (AOC). Nous sommes interpellés par les cailloux blancs qui parsèment les vignobles…
Maintenant on se retrouve dans la forêt de Taval : jolis sentiers, par moment bien doux sous nos pas… On avance les uns derrière les autres, tous bien heureux de se retrouver en ce lieu de garrigue qui nous ravit !
A droite, à gauche ? Tiens on surplombe la vallée vinicole de Tavel, un peu plus loin c’est un panorama sur le village.
Patience, une petite montée et au sommet une large piste très droite est tout à coup interrompue par un portail. On prend ce portail pour entrer  sur l’aire d’autoroute de Tavel. La surprise est qu’on y trouve la fameuse Nef Solaire. Il s’agit d’un des plus grands cadrans solaires du monde conçu en 1993 par la collaboration du sculpteur Odile Mir, l’astronome Denis Savoie et l’ingénieur Robert Queudot. Il est immense, de style contemporain, il ressemble à 2 pyramides entrecroisées. Il donne l’heure ? Oui à 30’ près nous dit un panneau. On vérifie : on est tous d’accord, il est 16h55 !
On profite du lieu et puis on retourne sur le parking où on retrouve nos voitures qui attendent sagement.
Qui aurait pensé un jour démarrer une randonnée d’une aire d’autoroute ? Mais quelle est donc la prochaine aventure qui nous attends ?
Cotation : DJB2 – 8.5 km – 223 m de dénivelé.