Valrugues

Voir ici les photos de notre randonnée à St Rémy de Provence.

On a remis les vestes cet après-midi : les températures sont bien descendues, mais voilà un temps idéal pour randonner d’autant que si on a du vent on ne le sentira pratiquement pas du fait qu’on sera bien à l’abri tout au long de cette balade.
De St Paul de Mausole on se dirige vers un pré entre deux clôtures pour admirer la Pyramide (?). Puis, on passe devant le Mas de la Pyramide, domaine à moitié troglodytique de Lolo Mauron qui y tenait une table d’hôte avec une cuisine roborative et en racontant de belles histoires, inventées ou non, mais toujours drôles. Son mas est «mystère» et sans en dévoiler la teneur, on a pu toutefois aller admirer cette colonne naturelle (?) de pierre de 20 m de haut aussi incongrue que l’était le décor et  le lieu.
Ayant donc bien résolu le « mystère » de cette colonne, nous nous engageons sur le diverticule Est de la voie Domitia. Une discussion est aussitôt engagée. Non, la voie Domitia n’a rien à voir avec l’empereur Domitien. Chacun sait maintenant que son nom vient de l’instigateur de cette voie créée pratiquement un siècle avant que l’on parle de l’empereur Domitien. C’est Cnaeus Domitius Ahenobarbus, né vers 165 av. J.-C.  et mort vers 104 av. J.-C.  , général romain et consul  en 122 av. J.-C. qui avait pris le commandement d’une campagne de conquête de la Gaule méridionale, pour vaincre les Allobroges en prenant la succession de son père et même de son grand-père. Avec son armée, il a parcouru le pays à dos d’éléphant, et il a donc pris des dispositions pour la mise en place de cette voie romaine dans cette nouvelle province, qui suit le tracé d’une vieille voie héracléenne.
C’est ainsi que nous rejoignons le début du vallon de Valrugues.
Montée douce bordée de jolis bouquets de violettes, de beaux parterres de globulaires, de grottes et de pics acérés  de part et d’autres avec quelques cèdres qui veulent adoucir l’ambiance assez manichéenne des lieux.
Au col on savoure la beauté, la vue, l’atmosphère, et… le vent qui est de retour. On est heureux tout simplement de ce que l’on voit.
On s’en va donc dans cette quiétude que nous apporte cet environnement, rejoindre une forêt de Cèdres avant de dévaler le vallon de St Clerg. Le parcours botanique nous permet de bien échanger  sur la Garance Voyageuse, la Salsepareille, le Sapin d’Espagne, le Buis… les Chênes Blanc Vert et Kermès qui restent encore un grand « mystère » pour certains. La ruine de la chapelle St Quirice donne un air bucolique à l’ambiance minérale et il nous semble entendre la musique de Charles Gounod qui a composé ici son opéra Mireille. Nous nous intéressons à un cours d’eau souterrain.
Pour ne pas trop lasser, on veut bien vous dévoiler encore un autre “mystère”, le « mystère » de cette eau sacrée !
Il y a quelques  3000 ans, les celto-ligures créent au pied du Mont Gaussier un oppidum et, pour leurs besoins en eau, captent de nombreuses sources qu’ils concentrent dans une chambre-réservoir construite en maçonnerie pour pouvoir distribuer l’eau plus bas, ici, dans le vallon de St Clerg.  Plus tard,  les Grecs  installent  la ville de « Glanon » et profitent du génie rural des salyens en prolongeant les canalisations. Les Romains qui prennent le relais, amplifient les besoins d’eau  et, de plus, pour édifier leur source sacrée « Valetudo » vont chercher une eau nouvelle où elle se trouvait en plus grande abondance pas très loin. On passe les détails, mais ils arrivent à résoudre le problème d’un débit régulier grâce à cette source, certes, mais qui avait quand même ses limites l’été, ainsi que tous les autres gaudres. Ils les font donc alimenter un lac artificiel pour servir de réserve d’eau régulière et abondante toute l’année. Ce lac artificiel vous le connaissez tous, c’est le premier “barrage voûte” connu de l’histoire des techniques, pour servir à Glanum une eau saine : c’est le lac du «Peirou » !
Le vallon se termine au village ruiné de Glanum.
Nous poursuivons notre itinéraire où nous apercevons les Carrières Deschamps. Site bien « mystérieux » ! Nous ne résoudrons pas ce mystère car le site est protégé par un arrêté de biotope nécessaire à l’hibernation et la reproduction de chauves-souris. Nous ne troublerons donc pas la tranquillité du site mais nous évoquons tout de même quelques œuvres de Van Gogh…
Nous arrivons bientôt à notre point de départ biens mais la promesse d’un feu d’artifice  est bien là en ce début de printemps !
Les mirettes papillonnantes nous allons poursuivre nos conversations curieuses auprès des « Antiques » avant d’amorcer notre retour vers Beaucaire en ayant un sentiment de satiété  culturelle par rapport à tout ce que nous avons appris au cours de cette belle balade !
Cotation:  DJB2 – 8.2 km – 387 m de dénivelé – 5 randonneurs