Notre-Dame-du-Château

Voir ici les photos de notre randonnée à St-Etienne du Grès

Ce matin il fait frais mais lorsque nous prenons ce joli chemin qui nous entraîne très vite dans un paysage de Toscane qui nous offre de beaux points de vue sur la plaine d’Alméran, déjà nous quittons nos vestes.
Par cette piste qui monte «doucemanette» on surplombe le gaudre d’Alméran, à sec bien sûr, mais où l’on peut voir quelques asphodèles nous saluer, entendre le chant des oiseaux et… bien sûr, pour tout le groupe, papoter à « qui mieux mieux » !
Nous arrivons ainsi au Plan Redon où une lavogne récupère une flaque d’eau. A ce croisement d’innombrables chemins, nous, nous prenons sur la gauche une piste qui nous permet de profiter de quelques beaux panoramas. Si nous ne pouvons pas voir St-Etienne-du-Grès à nos pieds, nous devinons Graveson, la Montagnette qui panse les blessures de l’incendie de l’été dernier et toujours, notre phare, la tour d’Aramon.
Certains cueillent du thym, d’autres admirent des «glauges» ou quelques hélianthèmes : leur nom signifie en grec «fleur anthos» c’est-à-dire qui évolue avec le soleil : comme pour les tournesols elles devraient s’orienter en direction du soleil.
On reprend par une piste en parallèle pour amorcer notre boucle qui doit nous ramener à Plan Redon, là c’est dans la direction du gaudre de Pascal que nous nous dirigeons pour rejoindre notre destination… Mais avant il nous faut descendre dans une jolie olivette, pour remonter rudement en suivant un chemin de croix où l’on fait connaissance de «La Belle Briançonne» représentée sur une céramique de Moustiers-Ste-Marie.
Notre-Dame du Château, également appelée «La Belle Briançonne», est une Vierge à l’Enfant, en bois comme on en trouve souvent dans les chapelles, mais celle-ci a un surnom qui vient d’une tradition.
En effet, on raconte qu’elle aurait été amenée de Briançon à Tarascon, par le moine Imbert, pour la protéger des destructions opérées par les protestants vaudois en 1350. Le premier dimanche précédant l’Ascencion, elle est portée en procession, parée, de la chapelle  jusqu’à Tarascon où y elle reste durant 40 jours avant de revenir à la Chapelle. Cet usage est mentionné en 1777.
Il y a une autre explication quant à la provenance de cette statue. A proximité de la chapelle, il en existait une autre, aujourd’hui disparue, et qui se nommait Saint-Michel-de-Briançon. La statue aurait été transférée seulement d’une chapelle à l’autre localement, et le nom de Briançon signifiant montagne (tout comme Brégançon, de Berg, en allemand), aurait causé plus tard une confusion, faisant croire à une origine alpine de la Vierge. Ce nom est déjà mentionné dans des archives 1213, bien avant l’époque évoquée par la légende.
En tout cas la chapelle est dans un joli cadre. Elle se présente sous la forme d’un petit édifice de plan carré, composé d’une nef terminée par une abside à l’est, et flanquée de bas-côtés, le tout voûté en berceau. Quelques éléments sculptés et l’analyse des éléments constructifs permettent de placer la construction dans la seconde moitié du XIe siècle.
En 2005, le peintre Jacques Descordes y a réalisé une fresque dans l’abside de cette chapelle, avec l’accord du maire mais sans celui du conseil municipal ni consultation du curé. Elle représentait quatre animaux et un ange féminin dévêtu. L’abbé Michel Cicculo a détruit entièrement l’oeuvre aussitôt achevée, la jugeant trop païenne. L’affaire a été portée devant le tribunal correctionnel de Tarascon, qui a condamné l’ecclésiastique à une amende de plusieurs milliers d’euros. Le curé a fait appel et obtint finalement gain de cause en 2009.
Décidément, cette «Belle Briançonne» fait couler beaucoup d’encre !
Pendant que certains continuent jusqu’à la table d’orientation. Zoom sur Beaucaire, son château, l’Aiguille, St Roman, Triple Levée et au premier plan, le château de Tarascon et le clocher de Ste Marthe. On reste un bon moment à essayer de repérer la maison de Marithé. Qui l’a vue ?
On est ravis de se trouver sur ce site qui nous enchante et on resterait bien là toute la journée.
On redescend tout de même pour aller visiter la grotte de la Jacquotte, ou la « Baumo de la Vièio », la nouvelle villa de Michèle ?  Non maintenant ce serait sa résidence secondaire ! En tout cas : vue ravissante !
On reprend la jolie piste  du matin pour rejoindre les voitures : assurément la balade a plu à tous !
Cotation : DJA1 – 7.2 km – 220 m de dénivelé.