Les Gaïés

Voir ici des photos de notre randonnée aux Baux de Provence.

En de si belle compagnie l’après-midi a été un enchantement… même si on a raté les Gaïé.
En effet le soleil est timide, une brise légère se lève et nous garons nos véhicules sur un parking non payant aux Baux de Provence et… aujourd’hui, il faut le faire !
De fantastiques points de vue sur ce village de crèche de Noël. Pour  certains c’est plus beau que tout, pour d’autres c’est une découverte extraordinaire. Il faut dire que les vues sur les Baux en cette période calendaire font toujours de l’effet.
Le syndrome de Stendhal n’est pas loin, on laisse donc retomber la pression pour redescendre vers le village.
Sur l’entrée figure le blason des Grimaldi.  La seigneurie des Baux est donnée, en 1642 par Louis XIII, à Hercule Grimaldi, Prince de Monaco, pour le remercier de sa politique favorable à la couronne de France. Si ce lien s’est officiellement éteint à la Révolution française lorsque la famille Monégasque est dépossédée des lieux, le titre de Marquis des Baux continue d’être traditionnellement porté par le Prince héréditaire, aujourd’hui le Prince Jacques. Un lien de cœur perdure ainsi entre les deux rochers.
On s’intéresse à une blason : L’histoire médiévale du rocher naît d’une légende. Après la naissance de l’enfant Jésus, le Roi mage Balthazar aurait poursuivi son périple en suivant l’étoile de Bethleem jusqu’aux Baux-de-Provence. Ses descendants revendiquent cette illustre filiation en utilisant l’étoile à seize rais sur leur blason ainsi que la devise « à l’asard Bautezar » autrement dit « au hasard Balthazar »
Ensuite on entre dans la cour de l’hôtel de Manville qui est le plus bel Hôtel particulier Renaissance du village des Baux-de-Provence qui a été édifié en 1571 par une riche famille protestante, celle de Claude de Manville. La façade irrégulière suivant le tracé de la rue principale est ouverte par de grandes fenêtres à meneaux. La cour intérieure à portiques répète la même ordonnance des croisées Renaissance. Cet édifice aujourd’hui restauré abrite la Mairie des Baux et une jolie crèche de Noël.
Face à l’Hôtel de Manville on entre dans une place où se trouvait une importante demeure datée de 1571 dite « Logis de Brisson-Peyre ». Il n’en reste que les vestiges d’une fenêtre à croisée de meneaux qui porte l’inscription calviniste « Post Tenebras Lux 1571 » (Après les Ténèbres la Lumière). Cette affirmation de la foi protestante peut laisser supposer l’existence d’un oratoire du culte réformé au XVIe siècle. Les adeptes de cette religion étaient en effet nombreux dans le village grâce à la tolérance du Baron des Baux. Les troupes de Richelieu auraient détruit le bâtiment en ne laissant que la fenêtre pour « punir » les protestants d’avoir pratiqué leur culte dans ce lieu.
On monte jusqu’au château, et on admire la chapelle romane St Blaise qui était, au XIIe siècle, le siège de la confrérie des cardeurs de laine et de tisserands dont St Blaise est le patron…  en fait on ne va pas au château, on reste sur l’esplanade. De là la vue est époustouflante sur la chaîne des Alpilles et rien qu’à l’admirer on se remémore nos belles balades. On va à la table d’orientation en passant par le moulin et la stèle du Chantre Provençal Charloun Rieu.
On entre dans l’édifice du XIIe siècle caractéristique des constructions baussenques par le fait qu’il est à moitié troglodytique, il s’agit de l’église St Vincent ou se trouve, au fond, à gauche, la chapelle funéraire de la Famille de Manville à la voûte gothique  flamboyante. En face, nous, on s’intéresse  à la chapelle creusée dans laquelle se trouve la charrette où est placé l’agneau nouveau-né lors de la cérémonie du pastrage pendant la messe de minuit ou encore aux vitraux modernes du Maître verrier Max Ingrand qui ont été offerts en 1962 par le Prince Rainier III de Monaco.
On ne peut pas visiter la chapelle des Pénitents : Silence on tourne ! Emission de télévision oblige, on se dirige donc vers le musée du Santon. Là on apprend à bien faire sa crèche, la différence entre les santons et les « sentibellis » et pourquoi il y a des sentons habillés.
Riche de cette balade dans les Baux on s’en va vers  la stèle funéraire des « Tremaïe » où la tradition interprète le bas-relief romain comme une représentation des Troies Maries (Jacobé, Salomé et Sarah) qui, il faut l’avouer, n’étaient pas vraiment connues des romains ! Mais il en est ainsi. Mais… heureusement à La Culturothèque on sait remettre l’histoire en place !
On poursuit vers le vallon de la Fontaine où l’on repère très vite un élégant pavillon d’angle de style Renaissance. Il porte le nom de « Pavillon de la Reine Jeanne »… qui n’a été construit que pour la Reine de Cœur d’Honoré des Martins (pour sa femme Jeanne de Quiqueran).
Un peu plus loin on évoque la grotte des fées et la « Taven » qui a soigné Vincent dans Mireille de F. Mistral mais… Attention ! Maintenant on entre dans le vallon ou rôde la « Cabro d’Or ». Chutttt ! A la tombée de la nuit elle pourrait nous inquiéter car, comme chacun le sait, elle garde le trésor car… C’est ici qu’un noble sarrasin, appelé Abdelraman, a l’idée de cacher son trésor dans ce lieu tenu secret. Il aurait attaché  avec du fil les pièces d’or, les bijoux et les pierreries qui constituent son véritable trésor dans une peau de chèvre avant de quitter le territoire avec ses serviteurs. Difficiles d’accès, ces grottes du Val-d’Enfer ne se  présentent-elles pas comme le meilleur refuge pour dissimuler sa fortune ?
C’est vrai qu’il est difficile d’en sortir et il commence à faire nuit pour parcourir la distance qui nous sépare des voitures, heureusement pas très loin… Mais quelle belle vue, à nouveau sur les Baux, avec un coucher de soleil qui passe du rose au rouge… Magnifique.
Et la nuit tombée nous quittons les Baux illuminés pour les fêtes… nous retrouvons d’autres illuminations en faisant un arrêt sur la route. Mais où ? Mais où donc ???
Il y en a ce soir qui feront de beaux rêves  à n’en pas douter !
Quelle belle randonnée de Noël !…
Cotation : DJA1 – 7.8 km  – 184 m de dénivelé.