Voir ici les photos de notre randonnée à Mornas
Qui n’a pas admiré la forteresse depuis l’autoroute avec l’envie de la visiter ?
Du parking qui longe la nationale 7 on prend le Cours des Platanes pour aller à la Place de la Fontaine… On a bien envie de prendre la porte St Nicolas, mais ce sera pour le retour : il fait froid et il vaut mieux qu’on se réchauffe en marchant !
C’est donc presque au pas de charge qu’on rejoint le canal de Pierrelatte que l’on suit un moment, puis avec un dénivelé tout doux on poursuit à travers des rues. Les bavardages sont en position maximum et lorsqu’on arrive à une piste sous pinède on peut savourer quelques olivettes avant de s’enfoncer en de larges pistes sur une forêt.
Promeneurs, chasseurs, motards… nous ne sommes pas les seuls à avoir eu envie de sortir aujourd’hui.
A Granier on prend la piste de Beauclaire et là… la vie est belle ! On est tous copains, on s’est réchauffés et les chemins nous permettent d’admirer de beaux panoramas !
Tout à fait regaillardis, on a parcouru les ¾ de la boucle, on peut se poser pour notre repas de midi dans un endroit bien ensoleillé où l’on profitera d’un bel espace ouvert sur le Mont Ventoux et la plaine d’Uchaux pour ce moment toujours bien convivial ! La question du jour : Marie-Claire avait-elle assez de thé pour tous !
A la reprise les pistes se rétrécissent pour devenir des sentes escarpées à raz de falaises. Les vues sur le Rhône, le pays de Bagnols et de Pont St Esprit nous enchantent, de l’autre côté on repère le château de Gicon et celui du Jonquier qui ont été les compagnons d’anciennes balades.
Une courte grimpette sur un piton nous fait dominer toute la vallée du Rhône. La Citadelle de Mornas est à nos pieds, imposante, majestueuse elle est aussi impressionnante d’en haut que d’en bas.
Par un sentier un peu chaotique nous atteignons les premières murailles puis la porte d’entrée. Mais quelle est l’histoire de cette forteresse ?
Dès l’antiquité le Rhône est tronçonné en secteurs avec des sentinelles intimement liées au fleuve et qui permettent d’en gérer la surveillance ainsi que celle des voyageurs. Un oppidum s’établit donc sur le rocher qui restera opérationnel à l’époque romaine. Un castrum est mentionné pour la première fois au IXe siècle, probablement en bois puis au fil des siècles construit en pierres. Durant la Croisade des Albigeois la forteresse passe du comte de Toulouse Raymond VI au Pape puis dépend de l’évêché d’Arles et enfin, par le traité de Meaux, Mornas est rattaché au royaume de France puis placée sous la tutelle des chevaliers de St-Jean de Jérusalem.
La place-forte joue un rôle important de défense lors de la guerre de 100 ans et les dévastations des grandes « compagnies ».
Négligée par l’Eglise, la forteresse mal entretenue tombe dans les mains du baron des Adrets durant les guerres de religion. Réputé pour sa cruauté dans les actions, le baron des Adrets est un fidèle partisan des troupes protestantes, puis change de camp en 1567 pour rejoindre les catholiques. On raconte qu’il faisait précipiter les réfugiés et la garnison du haut de la falaise. Dans les années qui suivent Mornas passe aux mains des catholiques et des huguenots pour tomber complètement dans l’oubli et l’abandon à la fin des troubles (fin XVIe siècle).
Une association a entrepris sa restauration depuis 1977 et propose aujourd’hui de nombreuses animations et reconstitutions, surtout pendant la période estivale.
Nous descendons la petite route bien pentue, sous l’œil protecteur d’une chèvre, et nous visitons l’ancienne église paroissiale du village de Mornas, l’église Notre-Dame du Val-Romigier qui se dresse au pied de la forteresse. D’origine romane, elle a été à plusieurs reprises agrandie et restaurée suite aux différents sièges du château.
Avant de visiter le village une petite halte dans un café s’impose : il nous faut bien fêter la première randonnée du dimanche de l’année !
Nous quittons Mornas ravis de cette belle journée et heureux d’avoir retrouvés Yvette et Jacques : à très bientôt !
Cotation : JB2 – 12 km – 224 m de dénivelé.