Voir ici les photos du premier jour de notre séjour “Sur les Pas de Cézanne”
Voir ici les photos du 2ème jour de notre séjour “Sur les Pas de Cézanne”
Voir ici les photos de Jackie.
Voir ici les photos du 3ème jour de notre séjour “Sur les Pas de Cézanne”
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Nous partons, ce matin, plus tôt que prévu car la météo nous annonce un WE assez mouvementé et beaucoup de pluie.
Nous retrouvons donc notre guide, Elodie Marie, qui nous amène bien rapidement dans un site exceptionnel : Les carrières de Bibemus.
Nous sommes à 5 km, à l’est d’Aix en Provence et c’est une carrière de pierre, à ciel ouvert, qui a permis de construire la plupart des monuments et hôtels particuliers d’Aix en Provence de l’Antiquité au XXVIIIe siècle et c’est un lieu qu’aimait beaucoup Paul Cézanne : il venait y peindre dans un atelier installé en pleine nature
Elodie nous accompagne pour cette visite rare.
Nous montons sur un plateau et tout en marchant nous avons des explications sur la géologie et la flore, notamment sur le pin d’Alep qui, ici culmine très haut et qui s’adapte parfaitement aux variations du climat et au vent. C’est pour ça que Cézanne l’a peint car il était fasciné par cette façon de s’adapter sur tous les sols !
Nous arrivons donc sur ce plateau de 7 hectares et nous longeons une falaise.
Elodie nous ouvre enfin les portes du site.
Cette partie est privée et nous ne pouvons y accéder qu’avec un guide accrédité.
Ici le minéral et le végétal se marient parfaitement.
Pendant plusieurs centaines d’années des tonnes de pierres y ont été extraites par les romains pour bâtir des villes.
Cézanne découvre les lieux laissés à l’abandon : il ne les quittera plus.
Pour comprendre l’architecture de ce paysage sculpté dans la roche nous descendons dans les profondeurs de cette pierre à la couleur ocre encore plus bas que les racines des pins.
On se rend compte que l’exploitation de la pierre se faisait par le haut, en effet tout ce qui manque autour de nous et les arbres du haut, c’est autant de m3 de pierre qui ont été retirés, car on est plus bas que le sol initial !
Nous sommes maintenant devant l’un des tableaux de Cézanne : « le rocher rouge ». Là Cézanne s’est placé là. 120 ans après la roche est intacte.
Le lieu est très apaisant, un lieu ou on est dans les traces de Cézanne et c’est quelque chose d’assez extraordinaire d’autant plus que, aujourd’hui, le temps est assez particulier et on n’a qu’une idée c’est de découvrir un peu mieux les œuvres de l’artiste pour y rechercher les caprices de la météo. Venait-il aussi sur ce lieu par temps de pluie ? Sûrement car dans cette variation du ciel changeant, ce vert de la végétation et de ces ocres on a le sentiment d’une grande sérénité. On poursuit sur d’autres lieu, dans la carrière, où sont disposés des reproductions de tableaux.
On découvre aussi le clou du spectacle (si on peut dire !).
Devant nous on a le « cabanon de Cézanne ».
Cézanne ne venait dans la campagne aixoise que pour peindre, mais comme il passait ses journées à peindre, qu’il ne vivait et ne respirait que pour peindre, comme il disait, il utilisait son cabanon pour y entreposer son matériel, sachant qu’il dormait toujours à Aix quand même.
Elodie nous demande de nous retourner : nous somme exactement là ou Cézanne posait son chevalet !
Oh !… Aaaah !… et là, nous apercevons la Sainte Victoire !
Cette dorsale minérale calcaire qui l’a toujours fasciné, avec quelque part un côté un peu mystique.
Nous sommes devant son sujet de prédilection !
Cézanne l’a peinte 88 fois, passant du cubisme à l’expressionnisme à la rechercher de la perfection. En avance sur ses contemporains ses œuvres ont mis du temps à être appréciées.
Malheureusement la pluie s’invite toutefois un peut tôt, mais nous continuons au milieu de ces roches façonnées par le temps, où nous découvrons un deuxième cabanon.
Ici habite David Campbell, sculpteur et tailleur de pierre, depuis 40 ans.
Dans cet écrin protégé il est un peu le gardien des lieux.
Il façonne la pierre, comme des milliers d’hommes l’ont fait depuis l’époque romaine, dans ce même paysage. Il a bâti ces fenêtres à meneau de ses propres mains ainsi que ces arcs brisés inspirés du XIIIe siècle.
La nature ayant repris ses droits elle s’est désormais entremêlée à la pierre.
La pluie commence à tomber sérieusement, il faut nous réfugier dans un abri, mais avant on redescend du plateau par un chemin qui nous offre de belles ouvertures sur Ste Victoire et puis on peut bien voir le barrage Zola et, derrière lui, la rambarde du barrage de Bimont.
La descente se fait rapidement en espérant trouver un endroit pour notre repas, mais Elodie n’en connaît pas.
Nous la quittons au moulin du Tholonnet et on se dirige vers l’hötel en espérant que nous pourrons manger à l’intérieur. Malheureusement personne pour nous ouvrir la porte, on repère donc un jardin public qui nous permet, au moins, de poser nos fesses au sec.
Le repas ne dure pas bien longtemps car on trouve assez vite une pâtisserie qui nous accueille avec de bons gâteaux (qui a mangé le baba au rhum ?) et une boisson chaude.
Entendez vous nos conversations bien animées ? !…
Il nous faudra malheureusement attendre encore un peu pour pouvoir accéder à nos chambres, mais le temps a passé très vite !
La soirée se poursuit dans un restaurant libanais dans une ambiance plus que chaleureuse !
A coup sûr, de beaux rêves prolongeront cette journée assez particulière….
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Aujourd’hui il nous faut composer avec la météo qui annonce une pluie diluvienne. Nos copains de Beaucaire d’ailleurs la supporteront difficilement.
Nous sommes donc aux alentours de 08h45 à la Maison de la Sainte-Victoire où nous pensons nous réfugier si la pluie arrivait plus tôt que prévu.
Malheureusement, la Maison de la Ste-Victoire est fermée, exceptionnellement, ce WE.
Vraiment en plus d’une météo catastrophique, la chance ne nous sourit pas car on aurait pris plaisir à découvrir cet espace d’information et la belle exposition qui fait la une ces jours-ci : Les chemins d’eau de la Ste victoire, histoire et secrets des grands ouvrages hydrauliques.
Croyez-vous que la déception va l’emporter ?
Bien équipés on s’engage sur notre sentier qui, à la place de monter, descend à l’ubac d’une colline, il est boueux, sa glisse !
Bien évidemment nous descendons dans le « Trou » où, parait-il, se cachent des sangliers, des lièvres, des lapins, des perdreaux, des mulots et aussi… des chevreuils !
Nous, on ne voit rien, on fait attention à nos pieds mais aussi on savoure ce paysage d’ocre qui se mêle toujours au végétal dans une ambiance assez fascinante.
Au-dessus de nous s’élève des dalles verticales en formes de lames surmontées d’un épais brouillard. On se dit qu’on a de la chance de ne pas aller la-haut !
Après l’oratoire du Trou, on suit le relief en courbe de niveau en passant par des zones à Bruyères. Elles ne sont pas fleuries mais leurs longues hampes laissent nos imaginations entrevoir ce qu’elles pourraient donner ce printemps.
Marcher sur ces rochers n’est pas de tout repos mais on s’en sort facilement, même si quelquefois il faut s’entraider. La pluie de la veille fait que les dalles sont glissantes et il nous faut être prudents.
Ne vous inquiétez pas, on est tout sourires et… tellement heureux !
Effectivement dans ce paysage en dualité entre le minéral et le végétal… ces couleurs rouges et vertes sont très saisissantes et on comprend ce que recherchait à transcrire Cézanne dans ses tableaux.
On arrive à l’orée d’un parking où l’on fait une petite pause « chocolat » avant de reprendre.
Il semblerait que maintenant il nous faille remonter… et ça monte ! Ca monte !La végétation est tout à fait différente : nous sommes très souvent entourés d’Oliviers.
C’est ainsi que l’on arrive au refuge Cézanne.
Il faut dire que Cézanne n’y a jamais mis les pieds car il a été construit par l’Association des Excursionnistes Provençaux en 1954. Il a été restauré par le Conseil Départemental en 2014 et si on veut y passer quelques jours il suffit de le réserver à la Maison Sainte-Victoire (enfin si elle est ouverte !).
Des tables de pique-nique nous y accueillent mais il n’est pas encore l’heure de notre repas.
On cherche la suite de notre chemin et, pour cela, il nous faut contourner un gros amas de rochers surmonté d’une petite croix en fer forgé. Sous cette croix existait une chapelle, la “chapelle du Trou », reste d’un, petit hameau qui se trouvait à cet endroit. Mais on nous dit qu’il n’en reste plus grand-chose.
Nous poursuivons maintenant en contre-bas de la falaise qui surplombe la Croix de Provence. Nous allons très vite adorer ce sentier qui serpente dans une végétation de garrigue où, de temps en temps, apparaîtront des baumes (grottes en provençal) dans un alignement de rochers qui affleurent le sol comme des lames.
On se retourne très souvent : on est haut et le panorama est extraordinaire : Mont Aurélien, Sainte Baume, l’Etoile, Garlaban… et même les Alpilles salueront haut et fort notre balade enchanteresse. On reconnaîtra même l’aqueduc de Roquefavour où nous étions il n’y a pas si longtemps.
On surplombe d’étranges falaises et… un peu plus loin on apprendra que ce sont celles qui nous narguaient à la descente vers le « Trou ». Elles étaient dans le brouillard qui nous inquiétait tant, et maintenant, on les surplombe avec une belle lumière nous offrant ces vues fantastiques.
On retrouve le fameux oratoire de l’Amitié ! Ces oratoires ont souvent été construits par des aixois, celui-ci par deux amis d’où son nom.
A partir de là on ressent le vent violent. Le vent nous glace de froid, mais en fermant ou remettant nos vestes, on a quand même le courage de suivre le chemin qui nous conduit à l’Oppidum d’Untinos.
Nous sommes sur un plateau qui est une brèche datant de 20 millions d’années entourée de rochers calcaires et de marnes rouges plus anciennes. Le site a été abandonné vers le XIesiècle, a été fouillé après l’incendie qui a ravagé tout le sud de la Sainte-Victoire en 1989 et qui a révélé les traces de cet habitat fortifié.
On se dirige vers les ruines actuellement visibles qui datent du XIes, juste avant la fin de l’exploitation de ce plateau : l’activité s’était déplacée vers l’actuel village de Saint-Antonin, juste au pied.
De là on a une vue plongeante sur la Maison de la Sainte-Victoire et on est sous la protection de la Croix de Provence.
Pour terminer cette belle randonnée il ne nous reste plus qu’à descendre… descendre. De toute façon on a aucune inquiétude : ce n’est pas aujourd’hui qu’il y aura un incendie.
En effet, il nous fait faire les derniers 20 m sous la pluie avant de rejoindre les voitures.
Cette fois-ci, on ne se pose pas de questions, on mange notre repas tiré du sac bien au chaud.
On peut même mettre nos vêtements de citoyen avant de rejoindre Aix… Mais quelle pluie ! Un déluge les amis…
On se réfugie dans un hôtel particulier sur le boulevard Mirabeau qui propose une belle exposition sur les dinosaures. En effet, pas loin de nos pas d’aujourd’hui ont été retrouvés des quantité exceptionnelles d’œufs de dinosaures fossilisés ! Bien à l’abri on profite de cette belle exposition dans laquelle on plonge complètement.
Lorsqu’on la quitte, la pluie n’a pas cessé, ce sera donc pour une autre fois la visite d’Aix, cette fois-ci, au pas de charge, on se dirige vers la Cathédrale.
On y passe un bon moment… et oui figurez-vous que le tableau de Nicolas Froment « le buisson ardent » nous inspire longuement.
Heureusement qu’on jette un coup d’œil à notre montre : on a juste le temps de visiter le baptistère avant de reprendre notre courage pour aller nous réfugier dans une… brasserie.
L’apéritif est chaleureux… surtout n’en doutez pas !
On prend notre repas sur place en regardant les exploits de « pizzaïolos » très inspirés par notre bonne humeur.
Le retour au Tholonet sous la pluie diluvienne, la nuit, n’a fait peur à personne et… une fois de plus de beaux paysages cézaniens hanteront nos rêves !
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Ce matin le soleil brille de tous feux ! Enfin, à nous le ciel bleu et les impers dans le sac !
Mais… il a beaucoup plu hier et cette nuit, il nous faut donc être prudents sur les sentiers, c’est la raison pour laquelle on se dirige vers le barrage du Bimont, de là nous pourrons faire une balade sur de larges pistes.
Gagné ! Aujourd’hui on peut enfin reposer nos chevilles.
Du parking les panneaux d’informations sur la construction et l’entretien de ce barrage, que l’on voit dans de nombreuses séries ou film, ne manquent pas. On lit quelques panneaux, on admire le paysage et nous apprenons qu’il s’agit d’un barrage voûte mis en service en 1952. Il retient les eaux de la Cause issues du ruissellement de la face nord du massif de Sainte-Victoire, mais il est en fait principalement alimenté par une conduite souterraine artificielle amenant l’eau du Verdon par le Canal de Provence. Son rôle est de servir de réservoir à la Société du canal de Provence pour sécuriser l’alimentation en eau de la région aixoise jusqu’à l’étang de Berre et, au-delà sert à alimenter Marseille en complément du canal de Marseille. Il alimente aussi une microcentrale électrique de production très modeste. (Le siège de la Société du Canal de Provence se trouve au Tholonet dans les bâtiments que nous avions aperçus en démarrant notre randonnée vers les carrières de Bibémus).
On traverse le barrage pour se retrouver sur une piste qui monte en douceur vers la forêt départementale de Roques Hautes. Nous sommes au pied ouest de Sainte Victoire et cette réserve a été créée en 1994 car elle recèle une richesse biologique exceptionnelle liée à ses caractéristiques biogéographiques, géologiques et historiques.
Depuis 1947, nous l’avons appris hier, elle est surtout connue pour son gisement paléontologique à œufs de dinosaures qui ont été pondus à la fin du Crêtacé et fossilisés dans des argiles rouges et des grès continentaux très vulnérables à l’érosion. C’est un site majeur dans un contexte internationnal. Nous, ce qui nous plait c’est son paysage grandiose !
Nous faisons aujourd’hui la jonction du site où nous avons randonné vendredi et celui de hier.
Si durant ces deux journées nous n’avions pas rencontré d’autres randonneurs, aujourd’hui nous sommes presque sur les Champs Elysées !
Notre troupe se sépare en deux, un groupe ira jusqu’au barrage Zola.
Il est situé dans les gorges de l’Infernet en aval du barrage de Bimont, et a été conçu par l’ingénieur François Zola, père du célèbre écrivain Emile Zola.
C’est l’un des premiers “barrages voûtes” au monde : la poussée de l’eau est reportée sur les flancs de la vallée au moyen d’un mur de béton arqué horizontalement, et parfois verticalement. Mis en service en 1854, il a été exploité jusqu’en 1877 pour amener l’eau jusqu’à la ville d’Aix-en-Provence. Il est aujourd’hui géré par la Société du Canal de Provence. Il avait pour vocation l’alimentation en eau d’Aix-en-Provence, ainsi que l’irrigation des terres cultivables.
Aujourd’hui, le barrage Zola n’a plus qu’une fonction de « tampon » en cas de vidange du barrage de Bimont situé en amont, ainsi qu’un rôle de régulateur de crues de la Cause et donc de l’Arc situés à l’aval. La cote du plan d’eau est donc maintenue basse en permanence.
L’autre groupe se dirige directement vers le viaduc de Doudon après avoir longé l’aqueduc qui sort de terre à quelques centaines de mètres de là et c’est à ce niveau que le premier groupe reprendra la balade.
Nous avons donc rejoint la commune du Tholonet et nous sommes au pied du plateau de Bibémus.
On bifurque vers la dorsale du vallon des Harmelins, la Montagne Ste Victoire en Point de Mire.
Sur notre droite nous avons le vallon du Marbre et sur notre gauche la crête du Marbre.
Il n’est donc pas étonnant de trouver sur notre sentier une carrière où l’on exploitait le marbre.
En fait il ne s’agirait pas vraiment de marbre mais cette pierre a été utilisée pour ses qualités ornementales dans de riches demeures aixoises ou marseillaises (dessus de buffets, commodes, tables de nuit, vasques, encadrements de cheminées, baignoires…).
On laisse le GR de pays filer vers les Harmelins et le refuge Cézanne où nous étions hier, et nous, nous nous dirigeons vers Roques Hautes en passant au bord d’une immense prairie avant de rencontrer une cascade puis un ruisseau qui déborde et qui nous oblige à mouiller (un peu seulement !) nos pieds.
On se pose pour le déjeuner juste en lisière de la frontière qui interdit l’accès au site d’exploitation des œufs de dinosaures.
Une petite montée et nous retrouvons une autre immense pelouse où nous pouvons reprendre la piste qui nous ramène au barrage de Bimont.
L’aventure de ces trois journées se termine ici… Il ne nous reste plus qu’à rentrer sur Beaucaire riches de nos belles aventures.
Croyez-vous que nos amis vont croire que nous avons passé un séjour extraordinaire, eux qui sont restés dans la pluie et les inondations ?
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