MONTPELLIER : EXPOSITION “UNITED STATES OF ABSTRACTION”

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C’est le premier rendez-vous pour nos sorties de la saion 2021/2022.  Des intempéries l’avant-veille et la veille ont « refroidi » quelques adhérents mais le petit groupe qui a pris la route pour Montpellier ont bien la sensation de retrouver le « bon vieux temps » et compte en profiter au maximum.
L’arrivée au centre ville se fait sans encombre et  certains en profitent pour visiter l’exposition photo  « Eaux troublées » d’Edward Burtynsky qui a parcouru les cinq continents du golfe du Mexique aux rives du Gange, pour capturer le cycle de vie de l’eau. Il a suivi le cours des rivières et étudié les mers, décrit les différentes utilisations de l’eau, du culte à l’agriculture, et comme à son habitude, regardé à nouveau au-delà de la surface des choses. Un régal, à conseiller de s’y rendre au plus tôt pour ne pas rater ces photos extraordinaires.
D’autres se promènent dans la ville qu’il fait bon de toujours re-découvrir.
On se retrouve ensemble devant un apéritif offert par Raymonde pour fêter ses 17 ans !
Au programme il y avait la visite de l’exposition « United States of Abstraction » au musée Fabre. On vous avoue qu’on y allait sur la pointe des pieds. L’abstrait, l’art abstrait n’est pas encore trop encré dans nos têtes !
On a passé pourtant un moment extraordinairement riche de découvertes.
Déjà de cette belle histoire d’artistes américains. En effet, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, alors que la Ville lumière perd progressivement sa prééminence de capitale mondiale de l’art occidental au profit de New York,  plusieurs centaines d’artistes, musiciens et écrivains américains, hommes et femmes, s’installent en France. Plus de 400 artistes, grâce notamment à leur bourse d’ancien GI, ont choisi de faire de Paris le lieu de leur création, attiré par les musées et les maîtres français, la recherche d’une plus grande liberté, ou tout simplement par choix personnels ou politiques. Certains, dans le sillage de leurs compatriotes, comme Joan Mitchell, en 1955, se sont installés en France définitivement. D’autres, comme Ellsworth Kelly, arrivé en France en 1948, étudiaient à l’École des beaux-arts, tandis que d’autres encore fréquentaient avec plus ou moins d’assiduité les ateliers de la Grande Chaumière auprès de Fernand Léger ou d’Ossip Zadkine.
Notre guide nous intéresse plus particulièrement à trois constellations d’artistes américains à Paris, en nous racontant que l’exposition explore cette intense présence. C’est donc organisée en trois chapitres et constituée d’une centaines d’œuvres que l’exposition souligne tant le rôle précurseur de Michel Tapié dans la découverte et la promotion de l’art américain en France, que le renouveau de l’abstraction géométrique promu par des artistes comme Robert Breer, Ralph Coburn, Ellsworth Kelly ou Jack Youngerman, que l’individualité de grands coloristes abstraits (Joan Mitchell, Sam Francis), qui semblent vivre à Paris comme sur une île.
C’est donc tranquillement qu’on se laisse aller aux formes évanescentes et lumineuses d’Alice Baber, à la couleur au carré de James Bishop, de la vie à la forme qui deviennent des objets de Robert Breer, des envolées de matière notamment par la sculpture d’Harold Cousins intitulée « La Forêt »…
On reconnaît aussi dans l’expressionnisme abstrait et lumineux de Beauford Delaney quelques « nénuphars » de Claude Monnet, on se passionne pour le mouvement des mobiles d’Alexander Calder ou d’une curieuse écriture dans l’espace  du Sing of U de Claire Falkeinstein…
C’est vrai que les couleurs, l’organisation des formes  devient un jeu dans lequel il faut se retrouver dans celui de tous ces artistes que nous ne connaissons pas vraiment mais, vraiment, notre guide en décortiquant la peinture cellulaire de Sam Francis ou la transcendatalité de Paul Jenkins et les particularités des autres artistes… nous a permis de nous en approprier le sens au cours de cette passionnante visite.
Peut-être, c’est vrai, nous ne retiendrons pas tout. Mais peut-être à la prochaine exposition nous aurons quelques repères supplémentaires : c’est ainsi que nous faisons entrer la culture artistique dans nos émotions !
Sortie co-voiturage : gratuite (comprenant l’entrée de l’expo, les écouteurs et un guide conférencier+visite de l’expo photo « Eaux troublées » d’Edward Burtynsky )