Moulin à vent et capitelles

Voir ici les photos de notre randonnée à Bernis
Ce dimanche matin un lumineux soleil et une petite brise nous invitent joyeusement à la balade  inscrite au programme de la Culturothèque de ce jour.
Direction Bernis, plus particulièrement d’un parking proche de l’autoroute, mais heureusement nous nous en éloignons très vite…On marche sur une large piste, on papote, Philippe nous fait découvrir l’odontite  et l’inule visqueuse et, ainsi,  on arrive  assez vite au village voisin : Langlade.
On va visiter le moulin à vent. Obligé, on nous l’avait promis ! Ce moulin est très ancien, déjà on en trouve mention en 1211. Il est appelé « Moulin de Cavalier » car Jean Cavalier, chef Camisard y a fait une halte. On peut aussi noter qu’il est situé sur la carte de Cassini et sur le cadastre Napoléonien, qu’il est mentionné dans le recensement des moulins en activités en 1835 et pourtant… il a l’air tout neuf ! Et, oui pour ceux qui avaient posé la question : le toit était orientable.
On se retrouve assez vite dans le village ou des « empègues » nous interpellent.  L’empègue est un petit dessin réalisé au pochoir autour des portes des maisons. La tradition de l’empègue semble propre à des villages où les traditions taurines camarguaises sont très marquées. L’étymologie du mot est occitane, “empeguar” signifiant “coller”. La racine du mot est “pègue” qui désigne toutes sortes de colles. Ces dessins sont réalisés par les jeunes du village, les Abats, dans le cadre des fêtes votives des pays de la Petite Camargue, des Costières et de la Vaunage. Au début du XXe siècle, il s’agissait de fêter le départ pour le service national des jeunes hommes qui venaient d’avoir 18 ans. C’étaient les conscrits de « la classe » d’âge. De nos jours, ce sont souvent les équipes de jeunes (filles et garçons) organisés en bandes portant le même t-shirt qui, pour financer leurs réjouissances passent de maisons en maisons vendre “le fougasset”. L’habitant qui a donné sa participation se voit alors apposer près de sa porte, la fameuse empégue.  Ces pochoirs sont liés à la course camarguaise. Le dessin est accompagné des lettres VLJ et de l’année de la classe d’âge. VLJ signifiant Vive La Jeunesse ou encore « Viù Lo Joven » en occitan.  Les motifs choisis reprennent des thèmes emblématiques : croix de Camargue, trident, crochet de raseteur, …), des animaux de Camargue (cheval, taureau, flamant rose) ou toute autre représentation liée à la bouvine.
On fait un tour dans ce village accueillant qui nous propose quelques  patrimoines intéressants : le temple, le four à pain et un lavoir.
Maintenant on doit prendre un sentier à flanc de colline pour rejoindre St Dionisy. On a la surprise de trouver des éboulis de cailloux : ce sont les intempéries de mardi dernier qui ont provoqué ces dégâts. Un cycliste qui a emprunté cette jolie sente dimanche dernier n’en revient pas de ce chaos. Il est obligé de prendre un autre chemin, pour nous rien de grave : a pied on va partout.
Les estomacs commencent à crier famine au niveau du Castellas, mais on prend le temps d’admirer la plaine de Vaunage, un vrai patchwork naturel en cette journée pré-automnale… En face Calvisson : ses moulins, les ruines du château de Guillaume de Nogaret.
On s’installe donc un peu plus loin pour notre pause de midi.
A la reprise on descend le vallat pour rejoindre Nages et Solorgues. Là aussi on est interpellés par les cailloux drainés par les orages de mardi. Mais… la combe est jolie et elle nous permet de rejoindre la fontaine romaine qui date du Ve sicèle avant J.-C. Elle est alimentée par la source de Ranquet, bien calme aujourd’hui.
On traverse le village direction Boissières et son château ruiné, mais au carrefour de la Poste on prend la piste qui nous ramène dans les bois de Bernis et le sentier des capitelles…une, deux, trois et encore et encore. On fait une pause à la capitelle du Grand Bois. Puis on les visite, on étudie chacun des panneaux qui jalonne ce site admirable et, on est un peu déçus, en cette journée du patrimoine de ne pas rencontrer des membres de l’association des Amis de Bernis qui oeuvrent pour la conservation de ce site si particulier.
Nous continuons en passant par l’aiguier du « rouge-gorge » et la capitelle du chêne où nous apprenons ce que les anciens faisaient avec chacune des essences d’arbre : confection des manches d’outils avec les amélanchiers ; les balais et les pipes avec la bruyère ; des essieux de roues, des rayons de charrettes, des poulies, des parquets avec le chêne vert ; des fourches avec le micocoulier (il n’y avait pas qu’à Sauve) ; le pin servait à faire les bois de coffrage, les caissettes, de la résine, la petite menuiserie et aussi on en faisait du papier ; avec les racines des aphyllantes on faisait des brosses à reluire ; avec  le fragon (ou petit houx) on faisait de la glue ou de la colle et l’olivier, bien sûr était utilisé dans bien d’objets ou ustensiles divers ou servait aux sculpteur !
Après ces belles découvertes il ne nous reste plus qu’à rejoindre la piste empruntée au départ qui nous ramènera en cette fin d’après-midi au minibus.
On a apprécié ce joli voyage qui nous a permis de découvrir tradition et patrimoine de la Vaunage, c’est donc avec joie qu’on se fait la promesse de se retrouver dimanche prochain.
Cotation : JB3 – 15 km – 410 m dénivelé.